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Après la manifestation de la Nupes, quelle suite pour la mobilisation des jeunes ?


Deux jours après la mobilisation réussie des organisations syndicales, les jeunes de la Nupes appelaient à une seconde manifestation. Si elle est farouchement opposée au recul de l’âge de départ à la retraite, la jeunesse ne semble pas encore avoir trouvé de modalité d’organisation pour la suite.

 

Après la manifestation historique du 19 janvier, les organisations de jeunesse de la Nupes appelaient à une seconde manifestation ce samedi 21 janvier. Dans l’étroite rue du faubourg Saint-Antoine, le cortège, qui ralliait Nation depuis Bastille, pouvait paraître fourni, mais faisait pâle figure face aux 400 000 manifestants annoncés par les syndicats deux jours plus tôt. Selon les organisations de jeunesse, 150 000 personnes ont répondu à l’appel. La police en a décompté 12 000 contre 80 000 à la manifestation de l’avant-veille.

Dans le cortège, on croise de nombreux manifestants ayant probablement quitté les bancs de l’école depuis longtemps. Mais la jeunesse constitue malgré tout une part importante des troupes. Si quelques syndicalistes interviennent pour expliquer leur combat au reste de la foule, les drapeaux des syndicats ont été remplacés par ceux des partis. Face à des jeunes et des moins jeunes, les logos de la France Insoumise, de la Nupes, du NPA ou encore du POI, sont nombreux à orner le ciel.

 

Pas de mobilisation au sein des universités

 

Pour certains, cette nouvelle date fait office de rattrapage. « J’habite près de Cergy donc je n’ai pas pu venir jeudi, avec la grève des transports », explique Milena, 21 ans. À côté d’elle, Maëlle, qui étudie, elle aussi, le droit à l’université de Nanterre, le confesse également : « je n’étais pas disponible pour venir jeudi ». Mais pour Milena, « c’est important d’être là pour montrer qu’on n’est pas content » face à une réforme que les deux étudiantes disent impopulaire auprès de leurs camarades de fac. Une colère qui ne se transformera pas pour autant en mouvement d’occupation de leur fac, prédisent-elles. « Macron fait ce qu’il veut », se désespère Milena.

Plus loin dans le cortège, Audrey, Yasmine et Cyril font le même constat. La première, étudiante de 23 ans à Agro Paris Tech, indique que certains de ses camarades circulent régulièrement au sein du campus pour parler de la réforme des retraites. Un petit groupe d’étudiants s’est même organisé pour venir ensemble à la manifestation. Mais le pas semble encore trop grand à franchir pour basculer vers une occupation du campus. « C’est déjà arrivé il y a deux ans, quand on a voulu vendre notre campus au privé. Mais pour l’instant, la question ne se pose pas », souligne-t-elle.

 

Des jeunes pourtant opposés à la réforme

 

Faute d’organiser une mobilisation massive au sein de leur lieu d’étude, un certain nombre de jeunes n’exclut pas de participer à d’autres manifestations à l’avenir. « Je ne sais pas si on va faire plier le gouvernement, mais la bataille dans les esprits est déjà gagnée », se réjouit Arthur, 23 ans, qui était déjà présent lors de la mobilisation de 2019. Il se dit déterminé à « maintenir la pression sur le gouvernement » même si ses camarades de l’ENS, pourtant d’accord avec lui, n’ont pas non plus prévu de lancer un mouvement étudiant d’ampleur.

C’est donc peut-être en dehors des structures étudiantes que les jeunes se mobiliseront. Lors de cette manifestation, les organisations de jeunes antiracistes donnaient de la voix pour soutenir les sans-papiers et victimes du racisme d’État, que la réforme des retraites affectera tout particulièrement.