Quatre millions de salariés répartis dans 4500 usines, travaillant pour les grandes marques mondiales du textile, c’est le poids de ce secteur économique qui représente 80 % des exportations. La remise en cause du salaire minimum, cinq ans après les 1130 morts de l’effondrement du complexe textile du Rana Plaza, a mis le feu aux poudres. Pendant une semaine, ouvrières et ouvriers du textile ont organisé des débrayages et sont descendus dans la rue, obligeant une cinquantaine d’usines à fermer.
À Dacca, dans la capitale, la police a fait usage de balle en caoutchouc, tuant un ouvrier et en blessant cinquante autres, lors d’une manifestation de 50 000 personnes la semaine dernière. La grève a pris fin ce début de semaine avec l’octroi d’une hausse minime des salaires de 20 centimes. Le revenu mensuel tourne autour de 80 €. Une légère augmentation que les entreprises font payer lourdement aux grévistes.
À la reprise du travail, 750 ouvrières et ouvriers des ateliers textiles d’Ashulia, dans la banlieue industrielle de Dacca, ont vu leurs noms et leurs photos placardées à l’entrée des usines sur des listes de personnes renvoyées, selon les déclarations d’un responsable syndical auprès de l’AFP. D’ici la fin du mois, un tribunal devra par ailleurs trancher sur l’abandon, souhaité par le gouvernement et la patronat, des accords sur la sécurité dans les ateliers textiles, concédés à la suite de la catastrophe du Rana Plaza.
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