Bientôt deux mois que les avocats ont entamé un mouvement de grève national contre la réforme des retraites. Huit semaines qu’ils dénoncent également un manque criant de moyens pour la justice. Ce mercredi 26 février avant l’aube, ils étaient une petite dizaine de lève-tôt devant le tribunal de grande instance de Montpellier pour le départ d’une course relais devant se terminer à Paris le 11 mars. Ce jour-là, avec la présidente du Conseil national des barreaux Christiane Féral-Schuhl ils tenteront de se faire entendre en remettant à la garde des Sceaux les doléances des personnels de justice récoltées dans les juridictions.
En attendant le 11 mars, les coureurs traverseront le pays en 19 étapes. Les deux premiers avocats à s’élancer sont partis à 6 h ce matin pour 38 km de course à pied. Ils seront relayés par trois confrères pour effectuer une portion supplémentaire de la première étape rejoignant Nîmes. Jeudi, c’est le barreau du Gard qui prend le relai pour l’étape conduisant la course à Avignon. Et ainsi de suite en passant par Grenoble, Lyon, Moulins, Bourges, Orléans, jusqu’à Versailles puis Paris. Sur leur trajet, ils devraient être accompagnés ici ou là par d’autres opposants à la réforme des retraites, pendant que les barreaux de Marseille et Bordeaux étudient la possibilité de lancer leur propre course pour les rejoindre le 11 mars à Paris.
« Nous avons des moyens moyenâgeux, alors qu’on nous vend une justice numérique », s’offusque un des avocats venus soutenir ses collègues coureurs. Un thème qui revient souvent aux côtés du manque de moyens humains ou de la vétusté des locaux dans les doléances récoltées dans les juridictions de l’Hérault, compilées dans un document de 27 pages. Avec la réforme des retraites à venir, et la possible disparition de 30 % des cabinets d’avocats qu’elle pourrait induire, c’est un nouveau coup porté à l’accès au droit pour les justiciables assure les robes noires en grève.
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