Les éboueurs marseillais lanceront-ils une grève dans la durée ? Ce lundi 27 septembre se tiennent des négociations entre la métropole Aix-Marseille Provence et les syndicats. Cela fait cinq jours qu’un mouvement de grève a été initié par les employés du ramassage des ordures. Jeudi 23 septembre, une centaine d’entre eux a manifesté devant des locaux de la métropole. Depuis, le dépôt de la Cabucelle tourne au ralenti, et les poubelles commencent à s’amonceller dans certains arrondissements.
Force Ouvrière a déposé un préavis de grève ce lundi 27 septembre. Un signal important pour la suite, puisque ce syndicat est majoritaire chez les agents de la métropole. FO fait suite au préavis de la CGT, engagé dès le 1er septembre, et qui court jusqu’à fin décembre.
Au coeur du conflit : la réforme des 1607 heures, imposée par l’application de la loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019. Les 8 000 agents de la métropole marseillaise, dont près de 3 000 travaillent au ramassage des ordures, sont concernés à partir du 1er janvier 2022. Cette loi prévoit la fin des régimes dérogatoires aux 35 heures pour les employés des collectivités, initialement instaurés pour tenir compte de la pénibilité de certains métiers. Des conflits sociaux ont éclaté partout cette année, et une journée nationale de grève avait été organisée le 15 juin par quatre syndicats.
Aujourd’hui, les éboueurs de la métropole marseillaise travaillent en moyenne près de 1480 heures par an. La collectivité, présidée par Martine Vassal (LR), compte passer à 1530 heures de travail annuelles. En-deça des 1607 heures, parce qu’une réduction de 5% (prévue par la loi) serait appliquée pour tenir compte de la pénibilité.
Mais cela représente une augmentation de deux heures de travail quotidien pour les éboueurs. « Un mois à tourner sur les bennes pendant 6h42 par jour, ils ne le tiendront pas, il vont être fracassés » dénonce Véronique Dolot, représentante CGT à la métropole, auprès de France Bleu. Le nouveau plan implique aussi la perte de jours de congés et d’heures supplémentaires. Ou encore, la fin du système du « fini-parti » qui permettait aux agents de finir leur journée une fois leur tournée achevée.
Reste à savoir si les syndicats auront une réponse unie face aux négociations de ce lundi. FO se concentre sur l’obtention d’une compensation financière à l’augmentation du temps de travail, tandis que la CGT revendique, elle un plafond à 1286 heures annuelles.
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