Le moins que l’on puisse dire est que le paysage médiatique tire à l’extrême droite toute. L’empire de presse que s’est constitué Vincent Bolloré pèse de tout son poids dans le débat public. Par contagion, son agenda d’extrême droite dégouline dans les médias dits mainstream. A ce paysage déjà sombre s’ajoutent les nuages qui se lèvent de l’autre côté de l’Atlantique, où l’arrivée de Trump au pouvoir porte dans ses valises Elon Musk, le propriétaire du réseau social X devenu l’ardent promoteur d’une internationale réactionnaire et d’extrême droite.
Dans l’adversité, la presse indépendante tient la ligne de front comme elle peut. Avec ses faiblesses (manque de moyens, dispersion…) et ses atouts (indépendance, diversité, pluralisme, exigence d’honnêteté). Elle a encore démontré son utilité pendant les élections législatives pour dévoiler le vrai visage du Rassemblement national.
Mais l’heure est grave. L’extrême droite est toujours aux portes du pouvoir. Il ne tient qu’à une nouvelle dissolution ou à une démission de Macron qu’elle passe le perron des institutions. Aujourd’hui comme demain, les contre-pouvoirs sont des biens précieux. Les formes organisées de la société (syndicats, associations, collectifs) comme la presse indépendante sont à la fois une digue et des outils pour résister et tenir demain. Mais ils sont fragiles et seraient grandement menacés par une arrivée au pouvoir du RN qui aurait à sa disposition les moyens pour les affaiblir. C’est pourquoi, depuis quelques mois, nous nous rapprochons de la rédaction de Basta! dans l’objectif d’être plus forts.
Rien n’est inéluctable ! Vous avez entre vos mains la possibilité d’agir sur la réalité. L’action de dizaines voire de centaines de milliers de personnes peut changer la donne, comme l’a montré la très forte mobilisation en juin dernier pour que Bardella ne s’installe pas à Matignon. Sur le plan des médias, là aussi, vous pouvez intervenir et modifier en partie les rapports de force.
Les études montrent que seulement 11 % des Français payent pour les informations qu’ils lisent sur le web. Combien d’entre vous sont abonnés ou font un don à un média indépendant, dont l’essentiel des ressources proviennent des lectrices et lecteurs ? Assez peu en réalité en comparaison des millions de personnes qui lisent, écoutent ou regardent les productions des médias non détenus par des milliardaires. Pour dire les choses sans détour, nos manques de moyens pourraient disparaître si 20 %, 30 % ou 50 % d’entre vous passait le cap de financer les médias indépendants pour peser dans le débat public. Ainsi nous pourrions faire face plus solidement. Alors, donnez du pouvoir au contre-pouvoir de la presse indépendante. Rapports de force, bien sûr ! Mais d’autres titres si vous les préférez.
Nous avons en moyenne 180 personnes qui font un don mensuel à Rapports de force et entre 100 et 150 qui font un don dans l’année. Avec ces ressources nous sommes en mesure de payer trois journalistes à tiers temps pour faire le journal. C’est peu, et nous pourrions faire tellement plus avec plus de ressources. Alors, n’hésitez pas à devenir acteur du paysage médiatique.
De surcroît, c’est plus que très abordable, lorsque l’on paye des impôts sur le revenu. Donner la somme minimale de 2€ par mois revient à 0,68cts par mois une fois la déduction réalisée. A la portée de quasi toutes les bourses imposables. Évidemment, des dons de 5€, 10€ ou plus par mois (coût 1,70 ou 3,40€), permettraient à Rapports de force de se développer.
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.