La fédération CGT du commerce et la CGT Flunch « revendiquent que chaque salarié qui le souhaite soit reclassé dans les entreprises de la galaxie Mulliez qui n’a cessé de ponctionner des dividendes et voudrait faire payer ses choix stratégiques aux salariés Flunch ». Le 27 janvier, l’enseigne de restaurants demandait à être placée en procédure de sauvegarde, s’appuyant sur une baisse de 60 % de son chiffre d’affaires en 2020. Une grande saignée : la fermeture ou la cession de 57 de ses établissements. En tout : 1244 emplois menacés sur 5000. Un sur quatre !
Ce n’est pas la première fois qu’une telle revendication de reclassement est exprimée concernant des licenciements au sein d’entreprises appartenant à la famille Mulliez, sixième fortune de France pesant 26 milliards d’euros. Depuis trois ans, nombre de sociétés détenues par l’association familiale Mullier (AFM) ont procédé à des plans de sauvegarde de l’emploi, des plans de départs volontaires ou des ruptures conventionnelles collectives. Au-delà de la caricaturale mise en faillite d’Alinéa par la famille Mulliez reprise par la famille Mulliez, le nom de ses enseignes supprimant des emplois ressemble à une liste à la Prévert : Pimky, Happychic (Jules, Brice, etc.) Auchan, Top Office ou Phildar, pour n’en citer que quelques-unes. Chez Happychic, où les organisations syndicales réclamaient déjà que le périmètre de leur PSE soit étendu à celui de l’AFM, plusieurs délégués syndicaux avaient même entamé une grève de la faim.
Mais aujourd’hui, la revendication de reclassement dans le « groupe » Mulliez s’entrechoque avec les révélations du quotidien Le Monde sur ces les pratiques d’optimisation et d’évasion fiscales d’entreprises au Luxembourg. Et la famille Mulliez fait bien partie des 37 fortunes françaises épinglées par le quotidien du soir. Un élément de plus qui inciterait à se pencher sur l’argument récurant des entreprises de cette galaxie : « il n’existe pas de liens juridiques et économiques entre ces différentes entreprises de nature à constituer un groupe Mulliez ». Une absence de responsabilité bien pratique, pour des évadés fiscaux.
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.