Le 11 juin, les soignants des hôpitaux et établissements médico-sociaux publics, ou privés chargés de la mission de service public, seront en grève à l’initiative de la CGT Santé Action Sociale, avec Sud Santé Sociaux (dont le préavis court sur tout le mois de juin).
Parmi les revendications portées par les syndicats : l’arrêt des fermetures de lits et de services, ainsi que la fin des restrictions horaires des services d’urgence. Mais aussi « la réaffirmation de la place des hôpitaux publics et le développement du maillage d’hôpitaux de proximité ». Ou encore la création de « centres de santé publics, en leur donnant un rôle pivot dans le dispositif de prise en charge de premier recours et de prévention. » Ces deux derniers enjeux résonnent avec les dernières orientations ministérielles.
En effet, la date choisie du 11 juin ne doit rien au hasard. Ce jour-là, les fédérations hospitalières seront reçues par le ministre délégué chargé de la santé et de la prévention, Frédéric Valletoux. Celui-ci avait annoncé cette rencontre fin mai devant le Sénat, avec comme objectif de « préparer un cadre pluriannuel qui viendra donner des perspectives aux prochaines années ».
Le ministre de la Santé avait d’abord fixé une hausse des tarifs de 0,3 % dans les structures privées contre 4,3 % dans le public. Mécontents de cet écart, la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) et les médecins libéraux avaient annoncé une journée de grève à partir du 3 juin. En faisant monter la pression, le secteur a obtenu du ministère un nouvel accord, le 24 mai : celui-ci contient des avantages pour le financement du privé, en vue de cet accord pluriannuel 2025-2027 bientôt finalisé. Ramsay Santé, entre autres, a salué une « avancée majeure »… Et l’appel à la grève du secteur a été levé.
En attendant, dans l’hôpital public, les conditions salariales continuent de se dégrader, alerte la CGT Santé Action Sociale, qui constate aussi la multiplication des missions d’intérim. « Face à un salaire insuffisant, les professionnels sont obligés de compléter celui-ci par l’utilisation de plateformes style Hublo pour vivre, voire survivre », souligne aussi le syndicat dans son communiqué sur la grève du 11 juin. Cette plateforme, développée par une start-up, organise les remplacements de courte durée : elle revendique un demi-million de missions postées chaque mois, et pas moins de 875 000 soignants inscrits.
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