Depuis plus d’un mois, la ministre du Travail entretient le flou sur cette question. Et donne de faux espoirs aux chômeurs. Elle laisse entendre que les droits actuellement consommés par les demandeurs d’emploi seront gelés. Sous-entendu : le compteur ne tourne plus et les droits en cours seront reportés après la crise. Muriel Pénicaud l’a dit à plusieurs reprises dans les médias, mais aussi dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Voici les deux phrases en question : « ça veut dire, pour les demandeurs d’emploi, geler les droits pour que personne ne soit pénalisé (…) Tout ce qui est la période de confinement est neutralisée pour qu’aucun demandeur d’emploi ne soit pénalisé. » En réalité, les droits que les demandeurs d’emploi sont en train de consommer ne seront en aucun cas reconduits après la crise sanitaire. Interpellée, le 6 mai, par un auditeur insistant d’Europe 1, la ministre a dû le reconnaître à demi-mots. Mais sans jamais le concéder clairement.
Seules les personnes arrivées en fin de droits à partir de mars voient leurs droits prolongés. Quant à la neutralisation évoquée par Muriel Pénicaud, elle concerne le futur calcul des droits (ou le rechargement). Cela signifie que les périodes d’inactivités dues à la crise ne seront pas comptabilisées dans ce calcul. Rappelons que le deuxième volet de la réforme d’assurance chômage, pour le moment reporté à septembre, prévoit de modifier drastiquement les règles de calcul, comme nous l’avons détaillé dans cet article.
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.