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La modeste mobilisation étudiante du 1er février appelle à devenir grande le 6 février

 

Plus de 10 000 étudiants et lycéens ont manifesté jeudi 1er février dans une petite vingtaine de villes. À l’appel de nombreux syndicats d’étudiants, de lycéens et d’enseignants, ils ont dénoncé la mise en place d’une sélection à l’entrée de l’université. Une nouvelle journée de grève est prévue la semaine prochaine.

 

« Nous sortons juste des partiels. Le temps de mobilisation a été très court, et le travail militant a été accaparé depuis plus d’un mois par une occupation de l’université pour héberger des mineurs isolés », explique un militant nantais de Solidaires étudiants. Loin d’être déçu par le faible nombre de manifestants dans sa ville, il met en avant une diversité de niveau de sensibilisation d’une université à l’autre. Tout en pronostiquant une mobilisation en construction, amenée à grandir.

À Nantes, 250 étudiants et lycéens se sont regroupés avant d’être immobilisés par les forces de l’ordre et empêchés de se rendre jusqu’au rectorat. L’université voisine de Rennes 2, plus avancée dans la construction du mouvement, a été bloquée au petit matin. Une décision prise la veille en assemblée générale. Mais dans la rue, la manifestation n’a pas dépassé les 300 personnes. Par contre à Toulouse, un millier d’étudiants ont défilé dans le centre-ville. Comme à Rennes, la fac du Mirail a voté le blocage de l’université pour la journée du 1er février. À Marseille et à Clermont-Ferrand, quelque 500 jeunes ont répondu à l’appel. À Lyon, Lille et Montpellier, ils étaient autour de 300. Plus fourni, le défilé parisien a réuni 10 000 personnes selon le syndicat enseignant FSU. Des manifestations ont touché d’autres villes universitaires comme Caen, Bordeaux ou Strasbourg.

Partout, étudiants, lycéens et enseignants ont demandé le retrait du Plan étudiant, de la réforme du baccalauréat et de la plateforme Parcoursup gérant les inscriptions à l’université. Ils ont dénoncé la mise en place d’une sélection déguisée. Les syndicats étudiants accusent le gouvernement de casser un verrou : celui de l’accès à l’université, dans la filière de son choix, pour tous les bacheliers. Ils voient poindre un tri social à l’entrée des études supérieures, la mise en place d’une université à deux vitesses, et demain une augmentation importante des frais d’inscriptions. Avec pour conséquence, de pousser les étudiants et leur famille vers des prêts étudiants comme aux États-Unis ou en Angleterre.

 

Nouvelle mobilisation le 6 février

 

La journée du 1er février a été marquée par quelques blocages. Outre les facs de Rennes et de Toulouse, des étudiants ont barré l’entrée de l’université de Jussieu à Paris. Des lycées ont connu le même sort à Paris, Marseille, Lyon et dans plusieurs autres localités. Cependant, le rectorat de Paris a annoncé des perturbations limitées à seulement une dizaine d’établissements de la capitale. Malgré un nombre de blocages assez réduit, quelques assemblées générales ont fait le plein d’étudiants comme à Tolbiac, Jussieu ou Villetaneuse, pour la région parisienne. Et évidemment Toulouse qui fait un peu office de locomotive du mouvement.

La mobilisation étudiante ne prend pas fin avec cette première journée nationale. Malgré une mobilisation encore assez faible, les organisations syndicales de l’université ont d’ores et déjà proposé une nouvelle date le 6 février. Elles rejoignent un appel à la grève lancé seul par le Snes-FSU pour les enseignants du second degré et font le pari que le mouvement va se développer.