Vendredi 14 juin, le Brésil a connu une mobilisation historique contre la réforme des retraites lancée par Paulo Guedes, le ministre de l’Économie de Jair Bolsonaro. L’âge minimal de départ en retraite doit passer de 60 à 62 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes, alors que le nombre d’années de contribution au système de répartition pour recevoir un salaire minimum comme retraite est augmenté à 40 ans, au lieu de 30 ans pour les femmes et 35 ans pour les hommes.
De plus, la fin du régime par répartition était programmée avec l’entrée en vigueur de la capitalisation qui aurait rompu avec les solidarités fondamentales et fait les beaux jours du secteur financier. Mais face à la mobilisation prévue, le parlement brésilien a été contraint de renoncer jeudi dernier à cet aspect de la réforme, au grand dam du ministre de l’Économie. Malgré ce recul partiel, ces mesures ont provoqué la vive inquiétude des centrales syndicales du pays. Elles ont mobilisé hier des millions de personnes pour la première grève générale depuis l’élection de Jair Bolsonaro.
Plus de 300 manifestations et 45 millions de grévistes ont été recensés par les syndicats sur l’ensemble du territoire. Un succès pour cette première manche d’un bras de fer qui s’annonce comme l’un des plus importants à gérer pour un Jair Bolsonaro déjà affaibli : son décret visant à libéraliser le port d’armes a été rejeté mercredi dernier par une commission du Sénat, malgré l’importance de ce point dans le programme présidentiel. Et la réforme des retraites est un sujet hautement mobilisateur dans l’opinion, car perçue comme atteignant presque exclusivement les classes populaires et les plus fragiles.
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