Un geste pour les uns, un chèque pour les autres ! Emmanuel Macron l’avait annoncé : « une aide exceptionnelle de solidarité » serait accordée aux plus démunis. À la sortie du conseil des ministres de mercredi dernier, Édouard Philippe a donné en partie les chiffres des moyens mis en œuvre à travers « le projet de loi de finances rectificative ». Ainsi, les 45 milliards d’aides aux entreprises deviennent 110 milliards d’euros. Sur cette somme, 24 milliards financeront le dispositif de chômage partiel pour 9 millions de salariés pris en charge par l’État.
Pour les plus démunis, soit près de 4 millions de Français, la communication de l’exécutif ne donne pas de chiffre global. Une crainte de la comparaison ? En tout cas, les mesures consistant à accorder 150 € supplémentaires aux bénéficiaires du RSA et de l’allocation spécifique de solidarité (ASS), et 100 € par enfant à ces derniers ainsi qu’à celles et ceux touchant les allocations logement (APL), ne sont pas chiffrées dans le discours du Premier ministre. En réalité, elles devraient approcher le milliard d’euros : 900 millions selon Le Monde, 1,1 milliard selon France soir.
De plus, alors que les aides aux entreprises ont déjà commencé à être versées, celles pour les familles les plus en difficultés attendront le 15 mai et ne seront délivrées qu’une seule fois. Une déception pour les 35 fédérations et associations nationales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion qui avaient réclamé la prise en compte des plus démunis. Dans les annonces gouvernementales : rien sur le minimum vieillesse ou les jeunes, déplore-t-elles. Rien non plus sur les demandes de moratoire sur les loyers HLM, suggérées par le DAL ou sur l’hébergement d’urgence des personnes à la rue ou des demandeurs d’asile.
Pas tout à fait « les jours heureux », ou l’appel à se réinventer invoqué par Emmanuel Macron lors de son allocation lundi soir dernier.
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