C’est la mauvaise surprise de fin d’année. Le 23 juin, deux semaines avant la fin des cours, les organisations syndicales de l’enseignement agricole public ont découvert au détour d’une réunion au ministère de l’Agriculture que les heures d’enseignement individualisé ne seraient plus rémunérées en intégralité, mais seulement à 50 % de leur valeur initiale. Et ce, dès la rentrée en septembre. Sans concertation ni information préalable. Cela concerne plus de 2000 professeurs dans les lycées agricoles qui accompagnent les élèves pour remédier à leurs difficultés particulières, à raison d’une à deux heures par semaine.
« Un coup de poignard dans le dos » estime un syndicaliste joint par téléphone. D’autant qu’avec deux mois de confinement, les élèves auront probablement grand besoin de cet accompagnement personnalisé à la rentrée. De quoi révulser les syndicats qui appellent à une journée de mobilisation le mardi 30 juin, jour des rattrapages du baccalauréat. « Monsieur le Ministre, alors que vous vous êtes félicité du faible nombre de décrocheurs dans l’enseignement agricole durant la période de confinement, vos services multiplient ces derniers jours des annonces qui font craindre aux agents de la communauté éducative une rentrée en mode dégradé, à un niveau jamais atteint » expliquent le Snetap-FSU, la CGT-Agri et Sud-Rural Territoire dans leur préavis de grève.
Si la baisse de la rémunération des heures d’accompagnement a été l’élément déclencheur de la journée de grève de mardi, les motifs de mécontentements sont nombreux. En premier lieu, les syndicats dénoncent une dotation globale horaire (DGH) insuffisante qui ne permettra pas « d’assurer des besoins d’enseignement obligatoire ou encore les enseignements facultatifs propres à la réforme du bac général ». Tout comme ils contestent des suppressions de postes d’enseignants contractuels qui selon eux se multiplient en région. Sur ces points, une situation assez semblable à celle vécue par leurs collègues dépendant de l’Éducation nationale.
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