Des syndicats américains menacent d’une grève générale si Trump s’accroche au pouvoir

 

Des postiers qui inondent de tracts la ville de Détroit pour appeler à la grève générale en cas de tentative de coup d’État. Le Conseil Syndical de la région de Rochester (État de New York) qui vote une résolution appelant tous les syndicats du pays à s’engager à mettre en œuvre une grève générale, en cas de nécessité de protéger une « transition pacifique du pouvoir à l’issue de l’élection de 2020 ». De nombreux syndicats locaux qui appellent à des mouvements sociaux pour s’assurer du respect de la démocratie.

Ce sont quelques-uns des signes d’une tension qui gagne le monde du travail face à une possible contestation du scrutin du 3 novembre par le clan Trump. Déjà, le 25 septembre, le président de l’ACF-CIO Richard Trumska prévenait : « L’AFL-CIO rejette catégoriquement toute menace sur une transition pacifique du pouvoir. Le mouvement social ne peut tolérer absolument aucune infraction à la Constitution américaine ni tout autre effort pour s’opposer à la volonté populaire. […] Nous, travailleurs américains, serons toujours résolus dans notre défense de la démocratie face à l’attitude du président Trump. Et nous nous tenons prêts à faire notre part pour nous assurer qu’il rende effectivement le pouvoir en cas de défaite ».

Jusque-là réticent à s’engager sur des questions politiques, la prise de position du principal regroupement syndical avec 12,5 millions d’affiliés, marque un vrai tournant. De même que l’engagement de nombreux syndicats aux côtés d’autres acteurs de la société civile dans l’initiative « Protect the Results », visant à organiser des actions de lutte pour protéger le bon déroulé des élections. Alors que les sondages donnent Joe Biden gagnant mardi prochain, l’inquiétude se fait de plus en plus vive aux États-Unis.

La peur d’un refus de Donald Trump de reconnaître le résultat des élections étant alimenté par la récente nomination d’une proche du président à la Cour suprême, qui contrôle les élections, et par l’action de groupes armés. Des hommes équipés de fusils automatiques, se présentant comme des employés de la campagne Trump, se sont postés autour des bureaux de vote de Floride le 21 octobre. Dans le but de « surveiller le bon déroulement des élections », selon leurs dires. Ambiance !