C’est le mandat de trop en Algérie. La population est descendue massivement dans la rue vendredi 22 février pour contester à Abdelaziz Bouteflika, âgé de 81 ans, la possibilité de briguer un cinquième mandat, lors des élections présidentielles du 18 avril 2019. Arrivé au pouvoir en 1999, il a été réélu une fois de plus en 2014 avec 81,53 % des voix, un an après son accident vasculaire cérébral qui l’a cloué sur un fauteuil roulant. Ressenti comme une humiliation, cette nouvelle candidature a jeté des dizaines de milliers d’habitants d’Alger dans les rues, malgré l’interdiction des manifestations dans la capitale depuis 2001. Selon des militants des droits de l’homme, ce sont 800 000 personnes, surtout des jeunes qui n’ont pas connu les années de guerre civile, qui ont participé aux défilés dans toute l’Algérie..
Mardi 26 février, c’est au tour des étudiants d’appeler à des marches. Plusieurs événements Facebook, comme pour les manifestations de vendredi, ont été postés sur le réseau social. Des rassemblements sur les campus sont programmés en matinée avant de s’ébranler à l’extérieur des murs de plusieurs universités du pays. À partir de vendredi 1er mars, les Algériens sont invités à trois jours de grève générale pour faire reculer le pouvoir : là encore, un appel agite les réseaux sociaux. Selon la loi électorale algérienne, le dépôt définitif des candidatures sera clos dimanche 3 mars.
Actualisation au 28 février : si la journée du 1er mars connaîtra de nouvelles manifestations importantes dans tout le pays, la date qui revient le plus souvent sur les réseaux sociaux pour une grève générale est celle du 3 mars.
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