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Assurance-chômage : l’État devra faire le sale boulot lui même, après l’échec des négociations


 

Muriel Pénicaud a affirmé regretter vivement l’échec des négociations entre le patronat et les syndicats de salariés sur l’Assurance-chômage. Et pour cause ! En excluant ce volet du texte sur la « liberté de choisir son avenir professionnel » consacré à la formation et l’apprentissage, l’exécutif s’était dédouané par avance des mesures de réduction des droits des demandeurs d’emploi, pourtant préconisées par ses soins. À cette fin, le ministère avait fixé, dans une lettre de cadrage aux « partenaires sociaux », un objectif de 3 à 3,9 milliards d’euros d’économies à réaliser.

Mais les négociations ont buté sur le refus catégorique du patronat d’accepter la seule contrepartie significative qui lui était demandée, pour qu’au moins quelques-unes des organisations syndicales signent un accord : le bonus-malus sur les contrats courts. Pourtant, un tiers des CDD ne durent qu’une journée et le nombre des CDD de moins d’un moins a été multiplié par 2,5 en 20 ans. Dans la région PACA, au dernier trimestre 2018, les CDD représentent 84,91 % des embauches selon les chiffres donnés par le président de l’Urssaf au journal La Provence le 5 février 2019. Leur coût à l’échelle nationale pour l’Unédic, qui paye les périodes de chômage entre deux emplois, est estimé à deux milliards d’euros. Soit, nettement plus de la moitié des économies réclamées par le gouvernement.

Pour la suite, la méthode et le calendrier seront annoncés dans les prochains jours par Muriel Pénicaud qui a confirmé que le gouvernement prendrait ses responsabilités. Mais l’ouverture par Édouard Philippe du débat « explosif » des contreparties aux aides sociales ne préfigure rien de bon pour les demandeurs d’emploi. Quoi qu’il en soit, l’exécutif sera comptable des mesures à venir.