Le Black Friday, un jour de jackpot pour Amazon ? Pour les dirigeants de la multinationale, ce rendez-vous majeur du consumérisme semble en effet représenter une belle aubaine. Mais les salariés, eux, en sont les grands oubliés. Le 25 novembre, des travailleurs états-uniens, allemands, grecs, italien, anglais, indien, malaisien et plus généralement de tous les pays où la firme s’est implantée, se sont donc mobilisés à l’occasion d’une journée internationale d’action contre Amazon, intitulée Make Amazon Pay.
En France, les salariés de la firme ont répondu présents à l’appel. Ce vendredi, les travailleurs de l’entrepôt de Brétigny-sur-Orge se sont, par exemple, rassemblés pour faire entendre leurs revendications. « Le but, c’est de sensibiliser les gens aux problèmes que l’on rencontre », explique Mathieu Ciserane, représentant syndical Sud. Les salariés demandent notamment une prime de 150 € par samedi travaillé ainsi qu’une prime « Black Friday » de 1000 €.
C’est également au niveau de leurs conditions de travail qu’ils souhaitent voir des améliorations. « Il y a trop d’accidents. Il y a quelques semaines, un salarié s’est électrocuté », indique Mathieu Ciserane. Amazon est d’ailleurs accusé par Force Ouvrière de ne pas déclarer tous ses accidents de travail, comme le rapporte Médiapart. Mathieu Ciserane dénonce également une atmosphère de « surveillance » où les salariés seraient réprimandés au moindre retard, jusqu’à leur reprocher des pauses toilette trop longues. « Pendant le Black Friday, les leads font plus de pression sur les salariés ».
Face à ces revendications, Amazon ne semble pas décidé à changer ses pratiques. « Amazon fait la sourde oreille. Durant notre manifestation, le directeur du site n’est même pas descendu pour nous recevoir », s’agace Mathieu Ciserane.
Au-delà du sort des salariés, il est également reproché à Amazon de ne pas payer d’impôt en Europe. « Tandis que la multinationale réalise des recettes record – 121 milliards de dollars au deuxième trimestre 2022 – Amazon n’a payé aucun impôt sur ses bénéfices, en Europe, en 2021. », souligne la CGT dans un communiqué.
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