Mercredi 22 septembre, à 12h, se tiendra l’audience aux Prud’hommes du travailleur social Boris Mollet, au tribunal de Melun. Éducateur spécialisé dans un SESSAD (service d’éducation spéciale et de soins à domicile) auprès d’enfants et d’adolescents de Seine-Saint-Denis, Boris Mollet a été licencié pour faute grave en septembre 2020. Son employeur, l’association IpSIS, lui reproche son attitude lors d’une réunion collective de bilan annuel, le 8 juillet 2020.
Ce jour-là, le salarié a expliqué « avoir le sentiment d’être « infantilisé » dans l’organisation de son travail et avoir un manque d’autonomie dans l’accompagnement des enfants et de leurs familles », relatent ses soutiens dans un texte détaillé. Non syndiqué, mais familier des mobilisations du médico-social, Boris Mollet exprimait alors « son inquiétude quant à la perte de sens de ses missions et face à la mutation du secteur ».
C’est le 25 août 2020, au retour de ses congés, que Boris Mollet apprend sa convocation à un entretien préalable à un licenciement, doublée d’une mise à pied. Suspendu de ses fonctions, il a « dix minutes pour rendre son matériel professionnel et quitter le service », racontent ses soutiens.
Les professionnels de l’équipe du SESSAD rédigent alors un courrier collectif à la direction. Témoins de la réunion du 8 juillet, ils affirment « qu’à aucun moment, Boris n’a adopté de comportement inapproprié ». Une grève est lancée pour soutenir leur collègue le 3 septembre 2020, jour de son entretien. Malgré ces mobilisations, et les « attestations individuelles attestant du professionnalisme de Boris, la direction a maintenu sa décision » écrivent ses collègues dans leur motion de soutien.
Le 17 mars 2021, une audience de conciliation a lieu entre Boris Mollet et son employeur. Lors de celle-ci, la direction propose 6 000 euros à l’ex-salarié ; ce dernier refuse. Un jugement aura donc lieu ce mercredi 22 septembre, au Conseil des Prud’hommes de Melun. Un rassemblement est prévu.
Parmi les signataires de la motion de soutien à Boris Mollet, outre les collectifs et syndicats du médico-social (Fédération Sud santé sociaux, Commission de mobilisation du travail social Île-de-France…), on retrouve plusieurs figures syndicales issues d’autres secteurs : Gaël Quirante, secrétaire général Sud Poste 92 ; Ahmed Berrahal de la CGT RATP Bus ; ou encore Éric Bezou, syndicaliste licencié par la SNCF. Pour tous ces soutiens, cette audience est caractéristique de « la répression vers laquelle le secteur évolue, car malheureusement la situation de Boris est fréquente ».
Crédits photo : Commission de mobilisation du travail social Île-de-France.
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