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Casino : la justice se penche sur le plan de sauvegarde et ses 6000 emplois menacés


Le tribunal de commerce de Paris a examiné, ce lundi 12 février, le projet de plan de sauvegarde accélérée du groupe Casino. La justice rendra son délibéré le 26 février à 15h, pour donner – ou non – le feu vert au plan tel qu’il est présenté par l’actuelle direction du groupe et le consortium qui en prendra le contrôle au printemps (les milliardaires Daniel Křetínský et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds britannique Attestor). Lors de l’audience, le procureur a donné « à la surprise générale » un avis défavorable, rapportent les syndicats. Réponse définitive le 26…

Cette importante audience, qui devait avoir lieu lundi dernier, avait été reportée à la demande des syndicats du groupe Casino qui souhaitaient davantage d’engagements sur le « volet social » du plan. « Il est inacceptable et socialement irresponsable que cela n’ait pas été fait », jugeait l’intersyndicale dans un communiqué début février, soulignant qu’il n’existe par exemple « aucun engagement de ne pas procéder à des licenciements économiques » au moment des reprises.

Si le plan est acté, les magasins seront cédés en trois vagues successives, à partir du 30 avril, 31 mai et 1er juillet, rappelle l’AFP. Intermarché, Auchan et Carrefour en sont les principaux repreneurs. Une vingtaine de magasins n’a pas encore de repreneurs. Le transfert de près de 18 000 salariés est en jeu. Le sort de près de 2 500 salariés dans les entrepôts et 4 000 dans les deux sièges de l’entreprise est également incertain. Malgré les engagements pris par Intermarché et Auchan, l’intersyndicale estime que près de 6000 emplois sont menacés.

L’intersyndicale (FO, CGT, CFDT, UNSA, CFE-CGC) a rencontré, le 7 février, la direction du groupe et les représentants du consortium. À cette occasion, ces derniers ont indiqué qu’un plan de départ volontaire sera mis en place dans les sociétés concernées par des plans de sauvegarde de l’emploi. Autrement dit : les magasins et entrepôts cédés à des repreneurs « ne seront pas concernés par ces mesures », regrette l’intersyndicale dans un communiqué. Celle-ci souhaite des « plans de départ volontaire négociés sur la totalité du périmètre économique du groupe (…) ce qui pourrait permettre d’éviter les licenciements subis ».

S’agissant des employés licenciés, ceux-ci pourront bénéficier d’une indemnité « supra-légale » – c’est-à-dire complémentaire à l’indemnité prévue par la convention et les accords collectifs –, note l’intersyndicale, suite aux discussions du 7 février. Mais celle-ci exige que ces indemnités fassent désormais « l’objet d’un engagement précis, chiffré et concret du consortium ».