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Chaos dans la distribution des plis électoraux : les syndicats dénoncent la loi du marché


Avec deux français.e sur trois qui s’abstiennent lors du premier tour des élections régionales et départementales ce dimanche, la polémique sur les trous dans la distribution des plis électoraux n’a cessé d’enfler. Ce lundi, alors que les patrons d’Adrexo et de La Poste étaient convoqués au ministère de l’Intérieur, des syndicats de La Poste dénoncent à leur tour, un « dysfonctionnement majeur » pour la CGT FAPT et une « gabegie » pour SUD-PTT.

Alors que les deux formations syndicales rendent pour responsables la privatisation et la mise en concurrence des activités postales, entamée il y a une vingtaine d’années, SUD-PTT étrille de concert l’État, la direction d’Adrexo et celle de La Poste. Le premier pour avoir « confié à Adrexo une partie de la distribution du matériel électoral pour tenter de sauver le groupe Hopps, dont l’entreprise fait partie ». Et de façon opaque selon le syndicat qui réclame que soient connues « les sommes allouées aux deux opérateurs », alors qu’elles étaient selon lui de 84 millions d’euros au bénéfice de La Poste en 2017 pour les deux tours des élections présidentielles et législatives.

La seconde, la direction d’Adrexo, pour avoir « pris en charge une activité surdimensionnée par rapport à ses capacités ». Le tout en embauchant à la va-vite et sans formation des intérimaires pour organiser en catastrophe « la production ». Enfin, la direction de La Poste n’est pas épargnée. Le syndicat lui reproche d’avoir dégradé la distribution des plis électoraux à sa charge pour un « profit maximum ».

En quelques années, l’opérateur postal a supprimé son organisation spécifique : un tri et une distribution à part, prioritaire, en plus de la tournée quotidienne, et compensée financièrement en redistribuant aux factrices et facteurs une part de l’enveloppe financière allouée à La Poste. Depuis, les plis ont été intégrés dans les tournées, ne sont plus compensés et sont devenus nettement moins prioritaires.

En résumé pour la CGT : « la logique de privatisation des activités postales ; le choix assumé de la mise en concurrence et du moins-disant social, contre celui du service public qui répond aux besoins de la société avant ceux des actionnaires ».