Une grève loin d’être anecdotique. Il s’agit même d’une journée plutôt réussie pour les quatre syndicats enseignants (FSU, FO, CGT, SUD) qui appelaient les personnels de l’Éducation nationale à cesser le travail ce 4 avril. Le ministère communique le chiffre de 15 % de grévistes sur l’ensemble du territoire, quand le Snuipp FSU avance que plus d’un professeur des écoles sur quatre était en grève hier. C’est à Paris que la mobilisation a été la plus forte dans le premier degré avec 70 % de grévistes (37 % selon le ministère), une école sur trois complètement fermée, et plus de 400 enseignants réunis en assemblée générale. Dans la région parisienne, la vitalité du mouvement, déjà observée les 19 et 31 mars, s’est confirmée avec 50 % d’agents en grève en Île-de-France (60 % dans les Hauts-de-Seine et 55 % en Seine-Saint-Denis). Une manifestation de près de 6000 personnes a regroupé les enseignants de tous les départements franciliens dans l’après-midi.
Dans le reste du pays, la mobilisation a également été forte dans plusieurs départements. C’est le cas dans l’Oise (45 %), en Haute-Garonne, et dans la Loire-Atlantique (40 %) où le une grève reconductible contre la loi Blanquer a débuté il y a déjà plus de trois semaines. Dans de nombreuses villes, des formes différentes de mobilisation se sont juxtaposées : grève pour les uns, kermesse ou nuit des écoles pour d’autres, et même un « Carnaval à Blanquer » à Nîmes. À Bordeaux, 2500 enseignants ont parcouru les rues de la ville. Un peu partout sur le territoire, des assemblées générales ont décidé de suites à donner à la mobilisation. Avec les vacances de Pâques en trois zones qui commencent ce week-end, la reconduction de la grève ou l’appel à d’autres actions est loin d’être uniforme. Cependant, la journée de mobilisation de la fonction publique le 9 mai, au retour des vacances, pourrait être le point de départ d’une grève reconductible dans plusieurs départements.
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.