Jeudi 20 décembre, le président hongrois a promulgué la loi modifiant le Code du travail, votée la semaine dernière par le parlement. Renommée « loi esclavagiste » par des manifestants qui ont déjà arpenté six fois les rues de Budapest depuis le 12 décembre, le texte permet aux employeurs de demander aux salariés d’effectuer jusqu’à 400 heures supplémentaires par an, au lieu de 250 précédemment. Autre disposition jugée scandaleuse par les opposants au texte, les entreprises pourront attendre trois ans avant de payer les heures effectuées. Ce sont 4,5 millions de salariés qui sont concernés par ces mesures dans un pays comptant quelque 9,7 millions d’habitants.
Un second sujet de discorde alimente les manifestations : le gouvernement a fait adopter, toujours le 12 décembre, une loi créant des tribunaux administratifs spéciaux compétents en matière de loi électorale, de manifestation et de corruption. Des tribunaux étroitement contrôlés par le ministère de la Justice. Dimanche, environ 10 000 personnes ont manifesté dans la capitale et la contestation gagne les villes de province. Des heurts se sont produits à Budapest avec la police qui a fait usage de gaz lacrymogène à plusieurs reprises depuis le début des manifestations. De leur côté, les syndicats ont menacé le gouvernement d’une grève générale et de barrages routiers en cas de promulgation de la loi sur les heures supplémentaires.
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