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La confiance dans la police est surtout une histoire d’âge et de classe sociale


 

Les ouvriers et les jeunes ont nettement moins confiance dans la police que les dirigeants d’entreprise et les retraités. C’est une des données – en plus de la perception par sensibilités politiques – qui ressort d’un sondage commandé par Le Journal du dimanche à la veille de l’ouverture du Beauvau de la sécurité lundi 25 janvier. Les résultats compilés par l’IFOP font apparaître un écart de 23 points entre les 18-35 ans et les plus de 65 ans sur le mot « confiance » à propos du « sentiment spontanément inspiré par la police ». Ainsi, la confiance des moins de 35 ans s’établit à 33 % au lieu de 56 % pour les plus âgés, pour une moyenne assez basse de 45 %.

Même gouffre sur les mêmes catégories d’âges pour le mot « hostilité » comme sentiment à l’égard de la police : 15 % des moins de 35 ans pour seulement 1 % des plus de 65 ans. Des écarts que l’on retrouve sur la question des violences policières. « La pertinence prêtée aux accusations de violences dans la police » est jugée « correspondre à la réalité » pour la majorité des jeunes : 51 % des 18-24 ans et 49 % des 25-35 ans. Alors que la majorité des plus de 65 ans, 57 %, considèrent qu’elles « correspondent à des faits marginaux ou inexistants ». De même, les accusations de racisme dans la police sont acquisent pour les 18-35 ans (54 %) pendant qu’elles restent marginales ou inexistantes pour 60 % des plus de 65 ans. Malgré un tel écart, un retraité sur quatre juge tout de même réel le racisme chez les forces de l’ordre et 15 % déclarent ne pas savoir.

Le fossé qui sépare la perception de la police entre les générations se retrouve entre les classes sociales. Le mot confiance, comme sentiment spontané à l’égard de la police, n’apparaît que pour 27 % des ouvriers et 32 % des chômeurs. Encore moins que pour les jeunes. De l’autre côté des échelles de revenus et de pouvoir, ce mot est repris par 54 % des dirigeants d’entreprises et 55 % des cadres. Même chose pour la perception des violences policières : une réalité pour 50 % des ouvriers contre 35 % des dirigeants d’entreprises. Seule différence notable, la perception du racisme dans la police, plus identifiée comme une réalité par les chefs d’entreprise (45 %) que par les ouvriers (30 %).