« Parce que l’heure n’est plus à sortir de la crise, mais à rompre franchement avec tout ce qui l’a nourri et la maintient vivace », avance le regroupement de syndicats, d’associations et d’ONG environnementales dans un plan de rupture présenté devant 300 personnes à l’Université d’été des mouvements sociaux et des solidarités mercredi 25 août. Dans le viseur du collectif réunissant une trentaine d’organisations : « le capitalisme effréné qui détruit les emplois et les ressources naturelles, qui accentue les inégalités sociales et laisse chaque jour davantage de nos concitoyen·nes sur le bord du chemin ».
Face à des urgences écologiques et sociales de plus en plus criantes, le collectif « Plus jamais ça » égrène 10 objectifs et 36 mesures immédiates pour y répondre. Parmi elles, « la semaine de travail à 32 heures sans perte de salaire ni flexibilisation » pour partager le travail et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais aussi l’abrogation des lois liberticides, de la réforme de l’assurance chômage, un plan d’urgence pour l’hôpital public basée sur le recrutement de 100 000 personnes. Ou encore de nouveaux droits pour les femmes, les étrangers, l’accès au logement, à l’emploi stable. Et bien sûr des mesures pour construire une économie de la sobriété. Le tout s’appuyant sur une autre politique fiscale et monétaire.
Si ce plan de rupture compte s’appuyer sur les luttes et les projets alternatifs pour faire avancer ses propositions et qu’il préconise d’associer les travailleuses et travailleurs dans le champ des entreprises ou la population dans la transition écologique, il confie surtout à l’État la mise en œuvre et le contrôle des mesures qu’il propose. Contrairement au texte précédent de sortie de crise qui évoquait la socialisation des moyens de production, posant ainsi les prémisses d’une rupture plus franche avec la structure du capital et le pouvoir économique.
À huit mois de l’échéance présidentielle, ce plan de rupture avec le néolibéralisme tente d’imposer d’autres sujets que ceux de la sécurité, l’immigration ou le travailler plus poussés par la majorité présidentielle, la droite ou l’extrême droite. Mais il se rend largement dépendant d’une reprise de ses propositions par une ou un candidat à gauche de l’échiquier politique.
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