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Le mouvement social ne désarme pas [L’AG]


 

Actions, blocages et manifestations

 

Impossible de recenser l’intégralité des actions sur l’ensemble du territoire. Mais pour en citer quelques-unes : une opération « ville morte » avec des barrages filtrants à Lyon ce matin. Et des actions similaires à l’entrée des villes de Nantes, Montpellier, Le Havre, Rennes, Toulouse. Cet après-midi, c’est au tour du tunnel Saint-Charles à Marseille.

Autres blocages : Airbus à Toulouse, plusieurs sites de la filière déchet à Nantes, Poitiers, Brest ou encore Lannion, la zone industrielle d’Avignon nord et du Havre, le dépôt pétrolier de Lorient, la centrale nucléaire du Bugey dans l’Ain.

Et après la sobriété énergétique, la motion de censure énergétique. Les énergéticiens en grève ont revendiqué des coupures aux sièges de la Société Générale, de la RATP, de la BNP ou encore à la direction générale de la SNCF à Montpellier, après une manifestation à l’initiative des cheminots de la région en fin de matinée qui a réuni 1500 personnes.

 

La bataille des dépôts pétroliers

 

Dans la nuit, les gardes mobiles ont délogé les grévistes du blocage du terminal pétrolier de Donges (Loire-Atlantique) qui durait depuis une semaine. Toujours cette nuit, le préfet des Bouches-du-Rhône annonçait réquisitionner des grévistes du dépôt pétroliers de Fos-sur-Mer. En réaction, la CGT 13 a appelé à converger en opération escargot vers le dépôt et à s’y rassembler à 9h30. S’en est suivi un face-à-face tendu avec les CRS déployés qui s’est soldé par trois policiers blessés selon les autorités. Les syndicalistes quittaient les lieux en milieu d’après-midi.

Pour Fabien Cros, le délégué de la CGT Total la Mède, « la réquisition de grévistes, c’était l’acte de trop qui ne fallait pas mettre en place », rapporte La Marseillaise.

 

Éboueur : grève reconduite à Paris et qui commence à Marseille

 

Selon la CGT Services Publics, les grévistes ont décidé hier soir, après le rejet de la motion de censure, de reconduire leur grève jusqu’au lundi 27 mars. L’ensemble de la filière déchets est concernée : éboueurs fonctionnaires, du secteur privé, et salariés des usines d’incinération. Selon le syndicat, d’autres métropoles pourraient rejoindre le mouvement.

A Marseille, les éboueurs ont entamé leur mouvement mardi soir et ce mercredi la grève du ramassage des ordures a commencé, fait savoir FO Territoriaux, qui explique que ce sont les agents qui ont demandé à « entrer dans le dur ». Déjà lundi, des salariés étaient en grève au dépôt de la Cabucelle et au centre de transfert des déchets des quartiers nord, expliquait la CGT. Ce mercredi, FO territoriaux demande à son union départementale de lancer un appel pour le privé.

 

« Répression du mouvement social »

 

Plusieurs députés de la Nupes et le Syndicat de la magistrature sont montés au créneau pour dénoncer les violences exercées par la police lors des manifestations nocturnes contre la réforme des retraites. Et les gardes à vue arbitraires signant « une répression du mouvement social ». De nombreuses images circulent sur les réseaux sociaux, montrant des scènes choquantes. Selon le parquet de Paris, 425 personnes ont été placées en garde à vue entre jeudi et samedi dernier et 52 d’entre elles font l’objet de poursuites. Hier soir, 300 personnes ont été interpellées lors des manifestations ayant suivi le rejet de la motion de censure, dont 234 à Paris. De nouvelles manifestations sont prévues ce soir à Paris et dans d’autres villes.

 

Le Conseil constitutionnel saisi

 

Les oppositions ont fait connaître leur intention de saisir le Conseil constitutionnel sur la validité du texte, en l’occurrence un projet de loi de finances rectificatif de la Sécurité sociale. Celui-ci a normalement un mois pour se prononcer sur les saisines. Mais Élisabeth Borne saisira elle-même le Conseil constitutionnel pour un examen dans les meilleurs délais, a-t-elle fait savoir cet après-midi. La Première ministre pourrait demander un examen en urgence. Soit sous huit jours.

Par ailleurs, le Conseil constitutionnel doit examiner la recevabilité d’une demande de référendum d’initiative partagée, lancé par des députés et sénateurs de gauche.