Premier employeur de France avec 5,56 millions d’agents, l’État est loin d’être un des plus généreux. À tel point que 381 000 agents des trois versants de la fonction publique se sont retrouvés avec des rémunérations inférieures au SMIC au 1er janvier 2021. En cause : la conjonction de traitements extrêmement bas en début de carrière, le gel du point d’indice depuis 2010, et une augmentation du SMIC de 0,99 % au premier jour de cette année.
Ainsi, il a suffi d’une augmentation du salaire minimum brut de 15,16 euros (12 euros net) pour faire basculer 381 000 agents en dessous du SMIC. Une situation déjà dénoncée par les syndicats de fonctionnaires en 2020, lors de l’augmentation annuelle du SMIC : 1,2 % cette année-là. Et il aura fallu attendre le 9 avril 2021 pour que l’État réagisse en publiant un décret attribuant des points d’indice supplémentaires pour ces agents, avec effet rétroactif au 1er avril 2021. Un à deux points pour une augmentation de 4,69 € et 9,37 € par mois, permettant d’atteindre de justesse le salaire minimum.
Mais un problème qui pourrait se reposer dans les mêmes termes l’an prochain, lors de la prochaine augmentation annuelle du SMIC au 1er janvier. À moins que l’interpellation de la ministre Amélie de Montchalin par neuf fédérations de fonctionnaire en date du 12 avril porte ses fruits à l’approche d’échéances électorales. Les syndicats réclament des mesures générales concernant la valeur du point d’indice.
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