Pas encore de ministre rue de Grenelle en cette rentrée scolaire, mais quand même des exigences pour l’éducation des enfants. Le SNUipp-FSU, le syndicat majoritaire chez les enseignants du premier degré, a annoncé ce lundi en conférence de presse une journée de grève le mardi 10 septembre. A ses côtés, la CGT Éduc-Action et Sud Éducation appellent les professeurs des écoles à se mobiliser contre la généralisation des évaluations nationales à tous les niveaux de l’école élémentaire. Cette journée de grève interviendra pendant la période de passation de ces tests, a précisé Guislaine David, la co-secrétaire et porte-parole du syndicat.
Jusqu’ici, ces évaluations décriées depuis de nombreuses années par les syndicats enseignants concernaient les élèves de CP et de CE1. Mais elles ont été étendues à ceux de CM1 l’an dernier et s’appliqueront à tous les élèves, du CP au CM2, en cette rentrée 2024. Parmi les raisons de cette mobilisation, les syndicats dénoncent l’impact négatif de ces tests sur la communauté éducative. En premier lieu, ils soulignent le stress induit chez les enseignants, les élèves, mais aussi les parents. « Ces évaluations uniformisent les pratiques, limitent la liberté pédagogique des enseignants et ne résolvent en rien les difficultés des élèves », a indiqué Guislaine David. Selon elle, les tests imposent une approche rigide et centralisée qui néglige la diversité des besoins et des situations des élèves.
Une critique et des mobilisations qui ne sont pas sans rappeler celles contre le « Choc des savoirs » et son tri des élèves par niveau dans le second degré. L’appel à la grève du 10 septembre est donc un moyen pour les syndicats de dénoncer une politique éducative déconnectée des réalités du terrain. De surcroît, avec un manque de moyens récurrent. Une rentrée scolaire agitée en perspective, d’autant que l’intersyndicale de l’éducation du département de Seine-Saint-Denis avait annoncé, en juillet, une non reprise des enseignements en septembre, pour obtenir le plan d’urgence qu’elle réclame depuis des mois. Celle-ci devrait se réunir cette semaine, après la nomination d’une ou d’un Premier ministre pour décider des suites de la mobilisation.
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