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Routiers : le patronat et l’État lâchent du lest pour éviter la grève


 

Les fédérations des transports de la CGT et de Force ouvrière avaient déposé un préavis de grève pour une durée indéterminée à partir de 22 heures ce dimanche soir. En cause, la décision du Conseil d’État du 28 novembre 2018 d’abroger un décret d’application dérogatoire à la loi El-Khomry de 2016. Celui-ci prévoyait le maintien de la majoration des heures supplémentaires des routiers à 25 % et 50 %, au lieu de 10 %. Au moment de la loi travail, cette mesure avait permis au gouvernement de sortir les routiers du conflit.

En pleine crise des gilets jaunes, les chauffeurs entendaient eux aussi se battre pour leur pouvoir d’achat réduit par la décision du Conseil d’État. Un risque pris au sérieux par l’exécutif qui a promis, par la voix de la ministre des Transports, d’inscrire leur majoration des heures supplémentaires dans la loi sur les mobilités. De leur côté, les quatre organisations représentatives du patronat se sont engagées par écrit à conserver le taux de majoration actuel des heures supplémentaires. Le patronat écrivant même : « Tout accord d’entreprise qui dérogerait à ces taux serait illégal ». Un nouveau désamorçage, comme en 2016.

Consultées, les instances locales de la fédération FO-Transports et logistique se sont prononcées à 60,8 % pour la levée du préavis de grève démarrant dimanche. La grève est donc annulée pour le moment, la CGT ayant elle aussi levé son appel, même si elle appelle à la journée du 14 décembre. Cependant, « si les employeurs ne respectent pas leurs paroles et leurs écrits, si le gouvernement dans sa loi ne respecte pas ses engagements, un conflit dur pourrait débuter à tout moment d’ici à l’été 2019 », a prévenu Force ouvrière.