Deux mobilisations parallèles vont secouer les musées publics et privés dans les semaines à venir. Ce lundi 21 octobre, des préavis de grève reconductible ont été déposés par le Syndicat national des musées et domaines CGT dans quatre d’entre eux, situés à Paris : le musée de Cluny, le musée Picasso et les musées Jean-Jacques Henner et Gustave Moreau. La plupart des préavis courent jusqu’à la fin de l’année, voire fin janvier pour l’un d’eux, détaille Libération. Objectif : dénoncer la dégradation des conditions de travail, ou encore ouvrir des négociations sur la grille de salaires des contractuels.
Ce mouvement démarre quelques jours après le dépôt par les syndicats Solidaires, Sud Culture et SudP2ST de quatre plaintes pour prêt de main-d’œuvre illicite et marchandage, mercredi 16 octobre, contre quatre des plus grands musées français. À savoir : le Louvre, le Palais de la porte Dorée, la Bourse de commerce à Paris et le Mucem à Marseille. Cette mobilisation, dévoilée notamment par Mediapart et Libération, vise pour sa part à mettre en cause la sous-traitance qui touche aujourd’hui de nombreuses professions : pas seulement les agents de surveillance mais aussi les guides-conférenciers, gestionnaires de l’accueil et de la billetterie, médiateurs…
Ce système repose sur un « dévoiement du principe de la sous-traitance », estiment Sud Culture, Solidaires et Sud P2ST dans leur communiqué. « Il n’est plus question de rechercher une compétence ou une technicité particulière à l’extérieur, mais simplement de mettre à disposition des salarié.es sur des missions centrales des établissements culturels ». Trois principales agences sous-traitantes se répartissent ce marché de l’accueil du public : Musea, Marianne International et Pénélope.
Une première conférence de presse est organisée ce lundi 21 octobre dans les locaux de Solidaires par des salariés porteurs des quatre plaintes. Aux côtés des syndicats, l’initiative a en effet été lancée par des ex-agents du Palais de la porte Dorée à Paris, qui abrite le musée de l’Histoire de l’immigration. Ces derniers n’étaient pas salariés du Palais, mais bien du prestataire extérieur Marianne International. Dès fin 2023, tous avaient commencé à dénoncer le traitement inéquitable (salaires moins élevés, absence de majoration pour les week-ends et jours fériés…) qui leur était réservé, et avaient débrayé le 8 mars 2024, jusqu’à ce qu’un licenciement pour « absences injustifiées » les touche.
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