La formulation est plutôt alambiquée : « au-delà des initiatives d’ores et déjà programmées, le 19 décembre et sans trêve jusqu’à la fin de l’année, les organisations appellent à une nouvelle puissante journée de grève et de manifestations interprofessionnelles et intergénérationnelles le 9 janvier. » C’est le contenu de l’appel, publié seulement ce jeudi après-midi, du deuxième communiqué commun issu de la longue et compliquée réunion de l’intersyndicale, au soir de la manifestation réussie du 17 décembre. Il traduit une équation difficile à résoudre pour les organisations syndicales partisanes du retrait du projet de retraite à points.
Comment concilier le soutien à la poursuite de la grève reconductible là où elle existe, dans les transports, l’énergie et les raffineries avec l’arrivée des vacances scolaires ? La journée du 17 décembre n’ayant pas vu apparaître de nouveaux secteurs prêts à reconduire le mouvement, la majorité des organisations composant l’intersyndicale n’a pas voulu prendre le risque d’une chute trop importante du nombre de manifestants lors d’une date interprofessionnelle pendant les fêtes. La disparition pendant cette période des imposants cortèges des grévistes de l’éducation y est pour beaucoup, et la FSU a clairement poussé pour une date en janvier. Au-delà des enseignants, les nombreuses entreprises et administrations qui tournent au ralenti dans cette période, et donc dans lesquelles il n’y aurait eu que peu de grévistes, ont fait aussi défendre ce choix par la CGT. Une option animée également par la crainte qu’une défection de la CFDT au même moment donne un signe défavorable à la mobilisation.
Pour autant, les débats ont été vifs, que ce soit en interne dans plusieurs organisations syndicales ou lors de la réunion de mardi soir. Finalement, l’unité a été préservée autour d’un appel jouant les équilibristes entre maintien de la grève sans trêve partout où cela est possible et organisation d’une démonstration de force sur une nouvelle journée début janvier.
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