1,83% de participation pour les livreurs. 3,91% pour les chauffeurs VTC. Au total, près de 123 000 électeurs inscrits pour à peine 3000 votants. Indépendamment des résultats, l’information à retenir de ces premières élections des représentants des travailleurs des plateformes, c’est assurément l’abstention massive.
« La très grande majorité des livreurs n’a pas pu voter faute d’avoir reçu leur identifiant. Les travailleurs sans papiers ou mineurs sont également les grand exclus de cette élection », explique la CGT dans un communiqué.
« Un fiasco total », pour Étienne Deschamps du syndicat CNT-SO, qui avait prévu de contester le scrutin avant même que celui-ci n’ait lieu. « On a eu les informations sur le rôle de ces élus bien après l’ouverture des candidatures ! C’est comme si on nous demandait de présenter des députés sans que l’on sache à quoi ils servent », tempête le syndicaliste. Son syndicat avait déposé, avant même le début du scrutin, une requête en annulation. L’audience se tiendra le 7 juin, et pourrait donc aboutir à l’annulation de ces élections.
Mais en attendant, le scrutin a bien eu lieu et, aussi peu représentatif soit-il, il a vu arriver en pôle position des organisations favorables au statut d’auto-entrepreneur. C’est le cas de l’Association des VTC de France, qui totalise près de 43% des votes chez les chauffeurs. Mais aussi de la FNAE (fédération nationale des auto-entrepreneurs et micro-entrepreneurs), première organisation chez les livreurs avec 28,5% des voix. Toujours chez les livreurs, la CGT arrive en deuxième position avec un peu plus de 27% des suffrages exprimés par les livreurs.
Une preuve, s’il en est, non pas du succès du statut d’auto-entrepreneur auprès de ces travailleurs… Mais de la forte mobilisation des personnes favorables à ce statut. Peu étonnant, dans le cadre d’un scrutin fantoche et taillé à la mesure de cet électorat.
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