Donner un document de cadrage intenable aux syndicats et au patronat, constater l’échec des négociations, reprendre la main, rédiger un projet de loi dont aucun syndicat ne veut, si besoin dégainer l’article 49,3 en cas de blocage à l’Assemblée national… et appeler cela du dialogue social. C’est la méthode dont ne s’est pas caché Olivier Dussopt ce matin sur France info. Pas plus que ce transfuge du Parti socialiste n’a fait mystère de considérer que l’indemnité chômage représente un des freins à la reprise d’emploi.
« Il y a un cadre dans lequel nous demandons aux partenaires sociaux de discuter […] et en cas de carence du dialogue social, et seulement en cas de carence du dialogue social, l’État reprend la main » a déclaré le ministre du Travail ce mercredi 24 août. Ici, il s’agira de proposer de discuter des modalités d’une indexation des indemnités chômage sur l’état du marché du travail. Et seulement des modalités d’une mesure rejetée par les syndicats de salariés qui ont prévu de se réunir au siège de la CFDT mardi prochain.
Cette méthode consistant à imposer un recul social en feignant de négocier est un copier-coller de ce qu’avait fait le gouvernement d’Édouard Philippe au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. À l’époque, l’exécutif avait demandé aux syndicats et au patronat de se mettre d’accord pour économiser 3 à 4 milliards d’euros en trois ans sur le dos des demandeurs d’emploi. Avant de reprendre la main après l’échec attendu des discussions. Une histoire qui risque de répéter au mois de septembre puisque Olivier Dussopt a annoncé une réunion avec les partenaires sociaux en fin de semaine, puis un texte au Parlement dès le mois d’octobre. Ce qui ne laisse qu’un mois pour « négocier », avant que le gouvernement ne propose son texte de loi réformant l’assurance chômage.
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