Pour 59 %, contre 41 %. Le résultat du vote des 33000 ouvriers de Boeing est moins serré que celui attendu pour le duel Trump Harris, mais il n’est pas unanime pour autant. L’IAM Union District 751, la branche de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale, a annoncé dans la nuit que ses membres de la région de Seattle, en grève depuis le 13 septembre, ont accepté la dernière proposition d’accord de leur direction. Ils reprendront le travail à partir de mercredi.
Après sept semaines de grève, ils obtiennent une augmentation de salaire de 38 % sur quatre ans, dont 13 % immédiatement. La direction a ajouté une prime de ratification de l’accord de 12000 dollars (3000 dollars dans la proposition précédente), ainsi qu’une contribution supérieure aux retraites par capitalisation de ses salariés. Par contre, elle a refusé le rétablissement du régime de retraite à prestation définie, supprimé en 2014 par l’avionneur contre la promesse du maintien de l’activité à Seattle. Celui-ci présentait l’avantage que le niveau des pensions était garanti par l’employeur, quel que soit le rendement des fonds de pension. Aujourd’hui, 8 % des salariés du secteur privé en bénéficient aux États-Unis, contre 39 % en 1980, selon l’Employee Benefit Research Institute.
C’est ce dernier point qui explique que 41 % des 33000 grévistes n’aient pas voté en faveur de l’accord et de la reprise du travail, selon Jon Holden, le dirigeant du syndicat des machinistes. « De nombreux membres se battaient pour récupérer leurs retraites. C’est un combat légitime » a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse dans la nuit. Lors du précédent vote le 23 octobre, 64 % des machinistes avaient rejeté les propositions de Boeing. Mais cette fois-ci, la direction avait fait monter la pression en affirmant que c’était sa dernière offre et que ses propositions seraient moins favorables à l’avenir. De grève lasse le conflit prend fin. En tout cas pour le moment.
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