«Pas de pensions, pas d’avion » affirmait une pancarte sur un piquet de grève des usines Boeing de Seattle en début de semaine. Les membres de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (IAM) se sont prononcés hier en fin de journée sur les dernières propositions de leur direction. Par 64 % des voix, ils ont rejeté l’offre de Boeing mise sur la table samedi dernier, après d’intenses négociations avec leur syndicat, sous le patronage de la secrétaire d’État américaine au Travail par intérim Julie Su.
Celles-ci prévoyaient une augmentation des salaires de 35 %, étalée sur quatre ans – dont 12 % la première année – ainsi qu’une prime exceptionnelle de 7000 dollars et des cotisations accrues à leurs comptes d’épargne-retraite. Une offre supérieure à la précédente – le mois dernier – qui prévoyait une augmentation salariale de 30 %. Et nettement supérieure à la proposition initiale de Boeing de +25% qui avait été rejetée par 94,6 % des ouvriers des usines de Seattle et avait été à l’origine du mouvement de grève débuté le 13 septembre. Mais la proposition d’accord de fin de grève, outre qu’elle n’entérine pas la demande d’augmentation des membres de l’IAM de 40 %, n’inclut pas le rétablissement du régime de retraite à prestations définies. Celui-ci avait été supprimé en 2014, après que les travailleurs de Seattle y aient consenti, sous la menace de l’avionneur de faire construire le 737 Max et le 777X dans des installations non syndiquées.
Les 33 000 machinistes des usines Boeing du nord-ouest américain poursuivent donc leur mouvement de grève entamé il y a quarante jours. Et ce, à moins de deux semaines des élections présidentielles américaines, alors que Boeing a annoncé son intention de supprimer 17000 emplois dans le monde (10 % de ces effectifs), pour faire face à la crise qu’il traverse depuis les graves accidents de 2018 et 2019 et l’immobilisation au sol pendant 20 mois de l’avion phare de la compagnie.
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