Casa ferme quasiment tous ces magasins et bazarde 600 salariés

« Promos dingues». « -50 % sur tout le magasin ». En ce moment, les amateurs de coussin, de lampe, de canapé ou d’autres meubles d’aménagements peuvent profiter de prix imbattables en se rendant chez Casa. Tout doit disparaître. Et pour cause. L’enseigne de décoration intérieure est en redressement judiciaire depuis début avril. Son sort devrait être scellée par une audience au tribunal, au 11 juin. Lors d’une réunion extraordinaire du Conseil économique et social (CSE), la marque au fond vert a présenté ce 15 mai son mal nommé « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE) aux élus du personnel. 133 de ses 143 magasins devraient fermer leur rideau définitivement le 20 juin prochain, selon le journal L’Indépendant. Seuls dix sites seraient repris par les enseignes Casa Ideas et Kraft. La direction va surtout supprimer 600 emplois sur les 644 salariés de l’entreprise. A ce jour, aucun repreneur ne s’est manifesté. Et « personne ne nous a parlé de reclassement pour le moment », témoigne une vendeuse du magasin de Brives-Charensac en Haute-Loire auprès de La Montagne.  

« La direction n’a fait que mépriser les syndicats, le CSE et même les salariés en les faisant travailler dans des conditions déplorables pendant des années. La situation en est là. C’est vraiment très triste. Mais nous luttons, nous essayons au maximum de nous faire entendre. C’est le plus important », a tancé Jean-Philippe Cheneble, représentant CGT au CSE, lors d’une mobilisation devant le siège social de l’entreprise à Charenton-le-Pont. Une cinquantaine de magasins en France ont alors débrayé le travail durant deux heures affichant des pancartes « en grève», contre cette casse sociale pas vraiment annoncée…

Selon la direction, Casa France subirait « les conséquences directes de la faillite de la filiale belge du groupe ». En liquidation judiciaire, Casa Belgique assurait des fonctions de logistiques, d’informatique et de finance, selon TF1. Les 6,5 millions d’articles invendus des 63 boutiques belges viennent d’être récupérés par le déstockeur Noz pour les mettre vendre à – 60% du prix initial. Comme d’autres de ses concurrents, l’enseigne fondée en 1975 qui a eu ses belles heures dans les années 2000, dit payer la crise de l’immobilier ainsi que la concurrence du commerce en ligne et d’IKEA. En 2024, un premier PSE avait été lancé en 2024 pour rétablir la situation. « Force est de constater que ce n’est pas le cas », raillait fin mars dans un communiqué, la CGT Commerce et Services pour qui cette « situation désastreuse (…) n’est due qu’à une gestion calamiteuse et de mauvaises décisions ». D’autant que le groupe aurait touché des aides de l’État. La CGT a, « à de multiples reprises, alerté la direction sur le manque de dialogue social et de transparence ». Le syndicat enjoignait alors la multinationale à « informer clairement les élus et les travailleurs sur les différents scénarios possibles, afin de les rassurer sur leur avenir professionnel ». 

Casa vient s’ajouter à la vague de 360 plans de licenciements collectifs, recensés ces derniers mois par les syndicats. Notamment dans le secteur du commerce. Pas moins de 46 enseignes ont plié boutique en un an, dont 21 en 2025, d’après le cabinet Newmark. Dernièrement, Jennyfer, La Redoute, Bazarchic, ou encore Gifi ont bradé leurs équipes. Casa va-t-elle réussir à recaser celles et ceux laissés sur le carreau ? « Les salariés de chez Casa ne peuvent pas mourir en silence », refuse la CGT Casa qui prévoit de lancer d’autres actions en fonction de l’avancée des négociations avec leur direction.

Crédit Image : CGT Casa