Une foule en colère. « Gaudin assassin, Gaudin démission », ont scandé environ 10 000 personnes hier soir à Marseille. Parti de la rue d’Aubagne, où se sont effondrés deux immeubles faisant huit victimes la semaine dernière, le cortège, composé de Marseillais de tous âges et de différents quartiers, s’est dirigé vers la mairie, en passant par la Canebière. Arrivé devant l’hôtel de ville, il a fait face à un cordon de CRS protégeant la mairie derrière des barrières de sécurité. « Gaudin aux Baumettes », ont repris en cœur les manifestants, dont certains en lançant pétards et fumigènes en direction de l’hôtel de ville.
Cette marche de la colère s’est terminée sous un nuage de gaz lacrymogènes utilisés abondamment par les CRS, et l’interpellation de six personnes. Cette protection, par l’usage de la force, d’une municipalité totalement discréditée n’est pas de nature à apaiser une population choquée par les propos tenus par Jean-Claude Gaudin lors de sa première conférence de presse. L’édile y défendait son action pour la rénovation, argumentant que 35 millions d’euros avaient été engagés pour l’éradication de l’habitat indigne depuis 2005. « Je ne regrette rien », avait-il déclaré. Depuis, des perquisitions ont été menées dans les locaux du bailleur social municipal, propriétaire d’un des deux immeubles effondrés, et plusieurs centaines d’habitants ont été déplacés de logements menaçants, eux aussi, de s’écrouler.
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