La Semaine sainte qui commence ce lundi n’y change rien. Malgré les appels du Premier ministre polonais à arrêter la grève pour que les examens ne soient pas perturbés et que les Polonais puissent, comme tous les ans, s’adonner aux préparatifs du week-end pascal à venir, le plus grand mouvement enseignant depuis 25 ans se poursuit. Depuis le 8 avril, 75 % des professeurs selon le syndicat ZNP ont cessé le travail pour réclamer des augmentations de salaire de 30 %. Ce, malgré la signature d’un accord, vécu comme une trahison, entre le gouvernement conservateur et le syndicat Solidarnosc, la veille du commencement de la grève. « Solidarnosc n’est plus », a fulminé Lech Walesa, la figure historique du syndicat.
En Pologne, la rémunération des enseignants culmine à 70 % du salaire moyen pour atteindre 814 € brut. En début de carrière, leur salaire est de seulement 600 € brut. Depuis une semaine, une école sur deux est fermée, un nombre qui atteint même les quatre sur cinq dans certaines régions. Vendredi 12 avril, des manifestations de soutien à la grève se sont déroulées dans une douzaine de villes. La veille, une cagnotte a été ouverte pour les enseignants les plus démunis. Elle a immédiatement récolté un demi-million d’euros. De son côté, le gouvernement assure qu’il ne peut pas satisfaire la demande des enseignants, prétextant que les caisses sont vides. Le bras de fer continu.
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