À l’appel des familles de détenues, des associations de défense des droits de l’homme et de partis politiques, plusieurs milliers de personnes – 10 000 selon la chaîne vénézuélienne Telesur – ont défilé dans les rues de la capitale marocaine dimanche 21 avril. Ils ont réclamé la libération des prisonniers du Hirak, la révolte sociale qui a secoué le Rif de l’automne 2016 au printemps 2017. Dans cette région Berbère délaissée, la mort d’un vendeur de poisson, écrasé dans une benne à ordure en essayant de s’opposer à la saisie de sa marchandise par la police, a mis le feu aux poudres.
La répression s’abat alors sur le Rif et 52 personnes sont condamnées à de lourdes peines de prison le 26 juin 2018. Quelques-uns sont graciés, mais Nasser Zerzafi et trois autres de ses compagnons écopent de 20 ans de réclusion pour atteinte à la sûreté de l’État. Il avait été arrêté après avoir interrompu le prêche d’un imam hostile au mouvement, puis placé à l’isolement pendant 15 mois. Ses conditions de détention s’apparentent à de la torture pour Amnesty Internationale. Le 5 avril 2019, la cour d’appel de Casablanca a confirmé les peines des prisonniers du Hirak : 20 ans, 15 ans, et 10 ans pour 13 d’entre eux ; 2 à 5 ans pour les 26 autres. En plus de la manifestation à Rabat, des rassemblements se sont déroulés aux Pays-Bas et en Espagne.
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