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Malaise social à La Poste

 

Alors que 300 millions d’euros d’économies sont annoncés par la direction du groupe, La Poste affiche un baromètre social peu reluisant. Avec 4740 emplois en moins, le Bilan social 2018 de l’opérateur postal relativise son plan de communication l’an passé sur le recrutement de 3000 facteurs en CDI. Si les embauches sont effectivement en hausse, 8574 au lieu de 7801 l’année précédente, les départs restent stables à plus de 11000 par an et les effectifs de l’entreprise continuent de fondre année après année : 211 603 en 2018, contre 214 697 en 2017, 220 572 en 2016 et 224 045 en 2015.

En plus de se réduire, l’emploi postal se précarise. Souvent hésitante entre le recours à l’intérim ou aux CDD, la direction de La Poste a nettement penché du coté du travail intérimaire (+27%) cette année. A défaut de donner un chiffre immédiatement compréhensible, le Bilan social indique que 10856 équivalent agents année ont été employés de cette façon en 2018, laissant juste entrevoir la masse que cela peut représenter. En effet, les missions sont le plus souvent de seulement quelques semaines. Pour sa part, le nombre de CDD n’augmente, comparativement, que de 9 % pour frôler les 20000 salariés sous ce statut. Les sous-traitants, nombreux dans les activités colis et express, ne sont pas comptabilisés.

Autres chiffres caractéristiques d’un climat pesant, les démissions ont progressé de 7,3 % cette année, alors que le nombre de licenciements enflent de 30,9 %. Une augmentation quasi exclusivement due aux licenciements pour inaptitudes (+108%), fréquentes à la distribution.