Alors que la grève du 5 décembre a été massive dans l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer jette de l’huile sur le feu ce matin au micro BFM TV. « Il y a un peu moins de 10% de grévistes aujourd’hui dans l’Éducation Nationale », se félicite-t-il. A la question de Jean-Jacques Bourdin, qui mène l’entretien et s’avoue surpris d’une si faible mobilisation comparée aux chiffres de la veille, le ministre de l’Éducation Nationale répond sans sourciller : « c’est bien normal, vu tout ce que j’ai dit sur le sujet (NDLR. des retraites). »
Or la relativement faible mobilisation du jour, que nous confirme Francette Popineau secrétaire général du Snuipp-FSU pour le seul enseignement primaire où le syndicat évalue bel et bien le chiffre de gréviste à 10%, ne doit rien à un quelconque découragement enseignant et encore moins aux annonces du ministre Blanquer. Si la grève enseignante est moins forte en ce 6 décembre, c’est tout d’abord parce que la FSU, principal syndicat enseignant n’y a pas appelé. Il était donc a peu près évident dans ce contexte que les chiffres de la veille : 51% des enseignants grévistes dans les écoles, 42% dans les collèges et lycées selon le ministère et respectivement 70% et 75% selon la FSU ne seraient pas atteints aujourd’hui sans pour autant que cela ne signifie la fin de la mobilisation. La FSU a d’ailleurs annoncé sa volonté de faire de mardi 10 décembre une nouvelle journée de grève au côté des autres membres de l’intersyndicale (sauf la CGC).
Enfin, signe que la mobilisation ne fait que commencer : de nombreuses AG d’enseignants se sont réunies hier dans les grandes villes de France et ont appelé à la reconduite du mouvement de grève dès aujourd’hui. A Toulouse, ville fortement mobilisée, 258 enseignants se sont déclarés pour la reconduite du mouvement, 0 contre. A Paris, ils étaient 360 réunis en AG pour non moins de 120 établissements représentés. Si ces AG n’engagent que leurs propres participants, elles sont néanmoins le signe qu’une partie des enseignants souhaite intensifier la grève dans l’Éducation Nationale.
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.