Ce qui se joue actuellement au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand est loin d’être anecdotique. Dans cet établissement du centre-ville, le ministre Jean-Michel Blanquer semble vouloir appliquer la punition exemplaire qui servira de leçon à tous les enseignants qui s’opposent à son nouveau baccalauréat. Samedi 18 janvier, les épreuves communes de contrôle continu du baccalauréat (E3C) qui devaient s’y dérouler ont été reportées à la suite d’une intrusion sans dégradation (les portes du lycées étant ouvertes) d’opposants à la réforme du bac dans l’établissement. C’est loin d’être le seul lycée où les épreuves ont dû être reportées tant l’opposition au nouveau bac est forte mais c’est Blaise Pascal que le ministre de l’Éducation Nationale a pris pour cible dès le lendemain sur France Inter en déclarant : « C’est très grave et il y aura des poursuites. »
C’est désormais chose faite : la proviseure du lycée a aujourd’hui annoncé aux enseignants avoir déposé une plainte contre X pour intrusion. « Difficile de savoir si elle l’a fait de son plein gré où si elle a subi des pressions de sa hiérarchie », commente un enseignant du lycée. Il faut toutefois noter que les enseignants de Blaise Pascal ne sont pas visés par la plainte car ils étaient restés devant l’entrée pour manifester. Seuls les enseignants d’autres établissements et les travailleurs d’autres secteurs qui sont rentrés dans le lycée pourront être inquiétés. « Des placements en garde-à-vue pour une action syndicale seraient un très mauvais signal envoyé aux enseignants dans un contexte où les relations entre enseignants et ministère sont déjà très tendues », témoigne un professeur.
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