« La Saint-Valentin c’est le jour où Deliveroo explose son chiffre de vente ! Nous devons les frapper au porte-monnaie », s’exclame Jérôme Pimot, membre du Collectif des Livreurs Autonomes de Paris (CLAP). « C’est pour cela que nous appelons au boycott de la plateforme de livraison à partir de ce jour-là et jusqu’à ce que nous soyons entendus par Deliveroo. » L’appel au boycott est doublé d’une action de blocage du « Deliveroo Édition » de Saint-Ouen. Une véritable « usine à bouffe », explique Jérôme Pimot, où des cuisines sont réservées à des restaurants partenaires pour produire de la nourriture hors des cercles restreint des centres-villes et augmenter la clientèle. Les livreurs entendent ainsi lutter, entre autre, contre la baisse de leur revenu malgré l’augmentation de la distance parcourue. A Marseille et à Bordeaux, faute de « Deliveroo Édition », les actions de blocage sont prévues devant les principaux restaurants qui traitent avec la plateforme.
« Les clients doivent se joindre à nous car ils sont aussi victimes de l’opacité de la plateforme qui fait peu à peu augmenter son coût de livraison alors que le revenu des livreurs diminue. » Ce 14 février 2020 marquera également une nouvelle étape pour le CLAP qui souhaite désormais se structurer en syndicat. Difficile dans un secteur extrêmement atomisé où tout le monde a le statut d’auto-entrepreneur. « Ils ont réinventé l’exploitation, on doit réinventer le syndicalisme », conclut Jérôme Pimot.
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