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15 mars : l’épreuve de force [L’AG]


 

Au moins 240 manifestations mercredi 15 mars

 

Avec l’accélération du calendrier des mobilisations depuis le 7 mars, les recensements complets des lieux et heures de manifestations sont rendus plus difficiles. Pour autant, la CGT, la CFDT et l’UNSA ont édité des cartes avec les différents rendez-vous de la journée. Vous y trouverez probablement votre ville.

 

Les éboueurs toujours mobilisés

 

Alors que dans la nuit, des camions-bennes de l’entreprise privée Derrichebourg ont collecté des ordures dans trois arrondissements de Paris normalement dévolus au ramassage public, les éboueurs ont reconduit leur grève et le blocage de l’incinérateur d’Ivry ce matin. Et ce jusque lundi prochain. Ceux d’Antibes ont repris le travail hier soir, mais le mouvement se poursuit dans plusieurs villes comme à Nantes, Le Havre, Saint-Brieuc, Angers ou Rennes.

 

Toujours des actions

 

En plus de nombreux piquets de grève devant des entreprises, d’opérations de filtrage et de distribution de tracts, plusieurs blocages ont eu lieu ce matin dans différents points du territoire. Notamment autour de l’aéroport de Nantes et dans la zone industrielle du Havre. Mais aussi sur un dépôt pétrolier près de Dijon, au port commercial de Lorient, au centre de recyclage Suez à Bourges ou encore devant le site d’ArcelorMittal de Fos-sur-Mer. Le musée Picasso a également été occupé ce matin par la CGT-Culture à Paris.

Du côté des universités, celle de lettre de Montpellier était bloquée ce matin, comme celle de Paris 3 Sorbonne. Enfin, celle de Nantes a connu un blocage en milieu de journée. Les énergéticiens ne sont pas restés l’arme au pied aujourd’hui. De nombreuses coupures ont eu lieu comme à la préfecture des Alpes-Maritime, dans le centre de Toulouse ou dans la Drome qui ont entraîné des arrêts de production dans plusieurs entreprises.

 

Après le 15 mars : le 16 mars

 

L’intersyndicale nationale se réunira au soir des manifestations de mercredi, mais des indiscrétions du secrétaire général de Force ouvrière ont déjà révélé un premier rendez-vous jeudi, jour du vote du projet de loi dans les deux chambres du parlement. A Paris, un rassemblement aura lieu devant l’Assemblée nationale en présence des « numéro un » des huit organisations syndicales. Ailleurs, des rassemblements devant des préfectures devraient être organisés. D’autres rendez-vous pourraient être annoncés dès mercredi soir, à l’issue de la réunion de l’intersyndicale . Ou attendre le lendemain pour savoir si le texte est voté ou non, avec l’usage du 49-3 ou non, ce qui pourrait modifier les positions notamment de la CFDT sur la suite du mouvement. Par ailleurs, Force ouvrière avance tardivement l’idée de trois journées de mobilisation les 15,16 et 17 mars.

 

Des épreuves du Bac sur la sellette

 

La semaine prochaine, les épreuves des spécialités pour le bac pourraient ne pas se tenir. Ou en tout cas, pas sur tout le territoire. Les syndicats SUD-éducation comme SNES-FSU ont appelé à poursuivre la mobilisation et la grève la semaine prochaine contre la réforme des retraites. De longue date, ces syndicats et d’autres réclament un report à juin de ces épreuves.

 

Majorité incertaine à l’Assemblée nationale jeudi

 

La réunion mixte paritaire se réunira mercredi 15 mars. Composée de sept députés et sénateurs, majoritairement favorables à la réforme, elle devra se mettre d’accord sur un texte final à partir des deux parcours du texte au Sénat à l’Assemblée nationale, depuis début février. Si elle y parvient, le projet de loi de finances rectificatif sera présenté le lendemain pour un vote final dans les deux chambres. Le passage devant le Sénat est clairement une formalité, mais le vote à l’Assemblée nationale n’est pas assuré. Selon les calculs du HuffingtonPost, pour l’heure, le compte n‘y est pas.

Si malgré les tractations et les coups de pression, la Première ministre n’obtenait pas la garantie avant jeudi d’une adoption par les députés, elle utiliserait l’article 49-3 de la Constitution qui engage la responsabilité du gouvernement. Et l’expose en retour à des motions de censure des oppositions. En plus d’un possible énervement des salariés mobilisés depuis deux mois contre cette réforme.