Grève illimitée

5 décembre : la CGT à deux doigts d’un appel à la grève reconductible


 

La déclaration finale du comité confédéral national (CCN) des 5 et 6 novembre, qui réunit les responsables des fédérations professionnelles et des unions locales, appelle à la tenue d’assemblées générales dans les entreprises et les services publics avant le 5 décembre pour décider « des modalités des actions, de la grève, de sa reconduction pour un mouvement qui s’inscrit dans la durée afin de gagner le progrès social ». Les mots sont pesés, mais posés. Jamais depuis plus de vingt ans la CGT à l’échelle confédérale n’avait été aussi proche d’un appel à la grève reconductible interprofessionnelle. De plus, elle invite aussi ses syndicats à organiser des assemblées générales unitaires le 6 décembre.

Pour enfoncer le clou, le CCN annonce déjà la tenue d’une intersyndicale nationale ce jour-là. Elle se tiendra en matinée dans les locaux de Force ouvrière pour faire le point sur les secteurs mobilisés. Enfin, la CGT invite ses structures « à participer massivement à la manifestation nationale contre le chômage, la précarité et pour une reconquête de la sécurité sociale protégeant des risques de la vie » le samedi 7 décembre. Une façon de donner des suites immédiates à la journée du 5 décembre. Signe d’une volonté dans les fédérations et unions départementales de réussir cette mobilisation, la CGT a décidé de doubler le tirage de son quatre pages sur la réforme des retraites, déjà distribué à un million d’exemplaires.

Pour autant à un mois de l’échéance , les inquiétudes persistent sur la capacité à entraîner massivement les salariés dans la grève et à éviter une grève par délégation qui reste cantonnée aux transports. Et ce même dans les fédérations ayant déjà annoncé une grève reconductible comme la chimie, les services publics ou le commerce. « Philippe Martinez a clairement dit qu’il était pour la grève et pour qu’elle soit reconduite. Mais il a aussi expliqué que quand il demande qui est pour la reconductible, les gens disent oui, mais qu’à la question : qui va la faire dans son entreprise, c’est plus dur », confie une proche du secrétaire général. Ainsi, la confédération regardera à loupe les chiffres de grève de la journée du 5 décembre avant de s’exprimer sur la reconduction.