Peu à peu, la date du 7 mars semble s’imposer comme la date d’un départ en grève reconductible dans certains syndicats. La CGT-cheminots, la première, à fait part de sa volonté de voir les grèves durer à la SNCF à partir de cette date. A lire dans notre AG du jour.
Le 7 mars en ligne de mire pour la CGT-cheminots
Première fédération syndicale à la SNCF, la CGT-cheminots était aujourd’hui réunie en conseil national. A son issu, elle s’est fendue d’un communiqué appelant à la grève du 16 février ainsi qu’à « mettre en débat sur chaque chantier et dans chaque entreprise ferroviaire de la branche le lancement d’une grève reconductible à compter du 7 mars 2023 ». Outre l’union syndicale Solidaires, qui a déjà annoncé vouloir une grève reconductible à partir du 8 mars, la CGT cheminots est la première fédération syndicale à se rejoindre cette stratégie. « En faisant grève, nous avons un vrai pouvoir sur l’économie. En reconduisant la grève, nous élevons au maximum la pression », assure la fédération, qui salue les actions communes déjà menées « avec l’énergie, les ports, la pétrochimie », le 7 et le 8 février. Il est d’ailleurs possible que ces mêmes fédérations de la CGT soient les premières à embrayer.
11 février : les renseignements territoriaux se tromperont-t-ils encore ?
Avant chaque grande journée de mobilisation, les renseignements territoriaux (RT) y vont de leur petit pronostic sur le nombre de manifestants, les font fuiter dans la presse… et se plantent souvent. Premier écueil le 19 janvier. Alors qu’ils prévoient entre 550 000 et 750 000 personnes dans la rue, 1,12 million de personnes défileront, selon le ministère de l’intérieur. Après ce pari particulièrement raté, les RT la jouent plus prudent. Pour le 31 janvier, ils annoncent entre un 1 et 2 millions de manifestants. La prédiction ne mange pas de pain, l’intérieur comptabilise finalement 1,27 millions de manifestants, les syndicats 2,8 millions. Pour ce 7 février, une fois n’est pas coutume, les RT voient trop grand. Ils anticipent entre de 900 000 à 1,1 million de manifestants, ce sera 757 000 selon l’intérieur. Enfin, pour ce 11 février, les renseignements territoriaux anticipent entre 500 000 et 700 000 personnes. Seront-ils encore surpris du résultat ?
Vote sur la suppression des régimes spéciaux
C’était prévu, on s’y attendait, maintenant c’est fait. Les députés ont voté, vendredi 10 février en première lecture, l’article premier du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale relatif à la suppression des « régimes spéciaux » de retraite.
Les principaux régimes spéciaux existants, dont ceux de la RATP, des industries électriques et gazières, dont EDF, de la Banque de France, seront progressivement mis en extinction pour les personnes recrutées « à partir du 1er septembre 2023 ». Ces régimes bénéficieront de la clause « du grand-père », mais les affiliés actuels verront un glissement de leur âge de départ, au même titre que les autres actifs et connaîtront aussi une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation. Le régime des marins-pêcheurs, celui de l’Opéra de Paris ou encore celui de la Comédie française, tout comme les régimes autonomes (professions libérales et avocats), seront toutefois maintenus.
« Les économies que représentent la fin des régimes spéciaux se matérialisent d’ici plusieurs dizaines d’années et représentent des bouts de chandelles par rapport à l’ensemble du système de retraites », dénonce Catherine Perret, secrétaire confédéral de la CGT. De fait, les régimes spéciaux représentaient 21 milliards d’euros en 2021 soit à peine 5% du total du système de retraites et leur poids se réduit d’année en année.
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