Le gouvernement avait déjà fait fi de l’opposition à son projet de réforme du système de retraite qui s’est exprimée dans la rue depuis le 5 décembre. Ce coup-ci, Édouard Philippe est venu annoncer sans crier gare à 17 h 30 un samedi qu’il engageait la responsabilité de son gouvernement sur son projet de réforme. Il a dégainé l’article 49-3 de la Constitution. Ainsi, une nouvelle version du projet de loi, donnée aux députés aujourd’hui même, est considérée comme adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale.
Un timing qui coupe l’herbe sous le pied de l’opposition, comme des organisations syndicales qui se préparaient depuis quelques jours à des rassemblements en fin d’après-midi, le jour même où le gouvernement choisirait le passage en force au parlement. La décision d’utiliser le 49-3 a été prise ce matin pendant le Conseil des ministres extraordinaire convoqué initialement pour gérer la crise liée au coronavirus. Avec ce coup politique, le gouvernement fait le choix d’imposer contre toute réserve son projet, malgré l’opposition d’une majorité de Français et l’avis négatif du Conseil d’État.
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