« Monsieur le Secrétaire d’État, je ne suis pas en train de dire que vous êtes fasciste. Vous n’êtes qu’un politicien belge de la première moitié du vingt-et-unième siècle, plus précisément un politicien des majorités politiques dominantes au sein du monde riche et qui, de droite ou de gauche, comme les membres d’un CA chargés de veiller aux intérêts des actionnaires (vos électeurs et électrices), s’efforcent contre vents et marées à maintenir les privilèges de sa caste ». C’est ainsi que l’écrivain Vincent Engel interpelle dans une lettre ouverte Sammy Mahdi, le secrétaire d’État démocrate-chrétien à l’Asile et la Migration du gouvernement belge.
Après de longs mois à tenter de faire valoir leur régularisation, 430 sans-papiers entament une grève de la faim le 23 mai dernier. Elles et ils occupent une cafétéria en travaux de l’Université libre de Bruxelles et l’église du Béguinage. Cela fait maintenant un mois et demi. Malgré plusieurs tentatives de suicide ou d’automutilation et une situation sanitaire catastrophique pour des sans-papiers présents depuis plus de dix ans en Belgique pour nombre d’entre eux, la position du gouvernement reste inflexible. Et le secrétaire d’État à l’Asile refuse de céder à ce qu’il considère comme « un chantage ».
Ce mercredi matin, Fanny Dubois, la secrétaire générale de la Fédération des maisons médicales interpelle à son tour le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration dont la seule proposition a été la mise en place d’un accompagnement psychosocial individuel en début de semaine. « La situation sanitaire présente des risques de mortalité. Sur le plan clinique, nous arrivons effectivement à l’étape au cours de laquelle les personnes vont présenter des euphories, confusions, troubles respiratoires, comas, le tout pouvant provoquer la mort en quelques heures », explique-t-elle au quotidien Le Soir. Les grévistes de la faim attaquent leur 46e jour.
Photo : Union des sans-papiers pour la régularisation
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