Une agence de Pôle emploi. Décret chômage dissolution.

Chômage : malgré la dissolution, Macron maintient sa réforme


« Pendant les travaux, la vente continue », a répondu Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, à propos de la réforme de l’assurance chômage. Une formule cynique pour expliquer que malgré la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation d’élections législatives dans trois semaines, le gouvernement ne renonçait pas à sa mesure d’appauvrissement de centaines de milliers de personnes privées d’emploi. Une réforme qui rapporterait selon un dernier chiffrage de l’Unédic entre 4 et 5,4 milliards d’euros par an d’ici cinq ans, au lieu des 3,6 milliards d’euros annoncés par la ministre du Travail.

Agnès Pannier-Runacher, expliquait hier sur le plateau de BFM-TV que le projet de décret du gouvernement sur l’assurance chômage était actuellement étudié par le Conseil d’État et qu’il serait publié avant le 1er juillet prochain. Le gouvernement avance parmi ses arguments la nécessité que son décret soit publié, afin de remplir un vide juridique sur les règles du chômage et pour que les droits se poursuivent au-delà du 1er juillet. Déjà, en décembre dernier, l’exécutif avait dû prolonger les règles actuelles par décret, parce que la convention assurance chômage négociée par les syndicats et le patronat arrivait à son terme.

Un argument que réfute Denis Gravouil. « Il suffit de faire un décret de jointure qui dise qu’on prolonge les droits sans les durcir au 1er décembre », assure le négociateur CGT pour l’assurance chômage. Pour lui, « c’est une décision politique, et non juridique, de poursuivre la réforme de l’assurance chômage pour faire des économies et donner des gages aux agences de notation pour dire que l’on continue les réformes libérales ». Malgré la volonté du gouvernement de passer en force, les syndicats opposés à la réforme ne désarment pas. Ce mardi en fin de journée, ils organisent avec des économistes et des chercheurs une conférence de presse au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Avant l’été, ils devraient attaquer le décret gouvernemental devant le Conseil d’État.