La banque centrale européenne (BCE) a annoncé le 16 avril qu’elle assouplissait pour une durée de six mois les exigences en fonds propres des banques. En clair, le ratio entre leurs réserves en capitaux et leurs engagements (crédits accordés, marchés, etc.) va baisser. Celui-ci était passé pour les principales banques internationales de 7,4 % fin 2011 à 12,3 % fin 2016, sous l’effet des règles de prudences adoptées depuis la crise financière de 2008. Ainsi, en 2016, les risques pris par les banques ne dépassaient guère 8 fois leur solvabilité avec un ratio à 12,3 %.
Lors de la crise de 2008, la banque Lehman Brothers avait fait faillite aux États-Unis et les contribuables français avaient dû mettre la main au portefeuille, pour financer un onéreux plan de sauvetage de leur système bancaire. Aujourd’hui, dans un nouveau contexte de crise économique, la BCE prend le risque d’amoindrir la solvabilité des banques dans le but de pousser celles-ci à financer l’économie en accordant des crédits aux entreprises. Autre mesure pour les inciter à participer à l’économie réelle : les banques pourront se financer plus facilement auprès de la BCE.
En résumé, plus d’argent facile au « guichet de la BCE » et la possibilité de jouer avec bien plus d’argent qu’elle n’en possède réellement. Comment être raisonnable dans un tel contexte ? Une crainte qui d’ailleurs traverse la BCE : « On attend des banques qu’elles utilisent les effets positifs de ces mesures pour soutenir l’économie et non pour augmenter les distributions de dividendes ou les rémunérations variables ».
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