éducation Seine-Saint-Denis. Banderole "Gabriel Fatal pour l’éducation".

Éducation en Seine-Saint-Denis : Matignon et Belloubet disent prendre la mesure, sans prendre de mesure


Malgré près de deux mois de mobilisation et deux rendez-vous successifs, l’un à Matignon mercredi dernier et l’autre avec Nicole Belloubet ce lundi 15 avril, aucune mesure n’a été annoncée pour l’éducation en Seine-Saint-Denis.

« C’est terrible, parce qu’on est à maintenant huit semaines de mobilisation et en face on n’a aucun engagement concret » explique Zoé Butzbach, co-secrétaire de la CGT éducation du 93, à la sortie du ministère. Finalement, deux mondes parallèles. D’un côté, l’intersyndicale éducation du 93 qui porte depuis des mois l’exigence d’un plan d’urgence chiffré à 358 millions d’euros et de la création de 5200 postes d’enseignants, 175 postes de CPE, 650 postes d’AED, 320 postes d’assistants pédagogiques et 2200 postes d’AESH.

De l’autre, l’affirmation qui n’engage à rien d’une attention portée aux difficultés éducatives du département. Et la proposition surprenante de se revoir dans un mois, pour évoquer des engagements concrets. Comme si la ministre et Matignon n’avaient ni connaissance du dossier ni mesures à mettre sur la table.

Pour donner le ton de cette rencontre assez lunaire, aux dires des syndicalistes, la ministre aurait évoqué une attention toute particulière aux vies scolaires sous-dotées. Mais en affirmant ne pas savoir si de futures propositions porteraient sur la création de 3 ou 50 postes pour tout le département. Déjà, mercredi dernier, après avoir été reçue par deux conseillers de Gabriel Attal, l’intersyndicale des enseignants de Seine-Saint-Denis déplorait un jeu de ping-pong entre Matignon et le ministère de l’Education nationale sur le dos de la communauté éducative de Seine-Saint-Denis : « Pour l’heure, des éléments de langage, aucun chiffre, aucune réponse concrète ».

Avec aussi peu d’empressement de la part du gouvernement à résoudre la crise, la mobilisation va se poursuivre en Seine-Saint-Denis. En amont de la rencontre avec Nicole Belloubet, l’intersyndicale du 93 avait prévenu : « sans annonce à la hauteur des revendications exprimées par l’ensemble de la communauté éducative et des élu·es du territoire, il n’y aura pas de rentrée le 22 avril prochain dans les écoles et les établissements de la Seine-Saint-Denis ! » La grève pour la rentrée des vacances de Pâques avait déjà été votée en assemblée générale. Elle pourrait être importante. De source syndicale, la grève devrait être majoritaire dans le second degré et forte dans le premier degré, avec des écoles fermées.