Reconnus comme essentiels pendant la pandémie, mais toujours maltraités par leur employeur : l’État. Les agents de la fonction publique sont en grève ce mardi à l’appel de quatre syndicats (CGT, FSU, Solidaires et Fédération Autonome). Au cœur des revendications, la demande de dégel du point d’indice, bloqué depuis une dizaine d’années. Les syndicats de fonctionnaires réclament des mesures générales pour l’ensemble des agents qui ont perdu près de 20 % de leur niveau de vie en 20 ans. Un rendez-vous sur la question des salaires aura lieu au mois de juillet au ministère, mais à ce jour Amélie de Montchalin reste arc-boutée sur le gel du point d’indice.
« Cette situation est inacceptable, tout comme l’est la poursuite des réformes régressives en matière d’emploi public, de désorganisation des missions, d’allongement du temps de travail, de remise en cause des droits et garanties statutaires », expliquent les quatre fédérations syndicales. En plus des rémunérations, la question de l’augmentation du temps de travail agite la fonction publique territoriale depuis des mois. Et celle, chronique, du manque d’effectif est transversale aux trois versants de la fonction publique, tout comme l’usage croissant de personnels contractuels.
La question des effectifs, et donc des conditions de travail, est également au centre de l’appel à la mobilisation dans le secteur de la santé et du médico-social. Le Ségur, malgré des revalorisations salariales jugées insuffisantes et non générales, est loin d’avoir répondu aux exigences des personnels soignants qui travaillent toujours à flux tendu et voient nombre de leurs collègues déserter leurs métiers. Les syndicats (CGT, SUD, CGC) et des collectifs de lutte (Collectifs Inter-Urgence et Inter-Hôpitaux) dénoncent également la poursuite des fermetures de lits, malgré la crise sanitaire. Dans ce secteur (hôpital, Ehpad, aides à domicile…), la CGT avance le chiffre de 400 000 recrutements nécessaires au bon fonctionnement des services pour assurer leurs missions.
Des rassemblements auront lieu un peu partout sur le territoire. À Paris, le rendez-vous est fixé à midi devant Bercy, avant un départ en manifestation des secteurs de la santé à 13 h 30. Un tour de chauffe avant la rentrée qui aura en point de mire le projet de loi de finances 2022.
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.